Promenade

Arielle fit oui de la tête, oubliant que l'humain était aveugle.

"Volky. Kayla dans Volky"

Mais même avec l'être le puissant du monde à ses côtés, jamais Arielle n'aurait osé y retourner. C'était presque une peur vicérale. Et chaque fois qu'elle se faisait battre, elle ne faisait qu'attendre, repliée sur elle-même, que les coups cessent de pleuvoir sur elle. Elle se tenait toujours plus loin de la cité chaque jour mais il y en avait encore qui lui faisaient du mal. Juste parce qu'elle n'était pas native du royaume. Parce qu'elle ne ressemblait à aucune autre créature qui peuplait ces terres.

"P-peur. Méhants. Toujours. Toujours méchants. Coups partout. Pas Volky. Veux pas!"

Arielle se colla contre Hideki. Peut-être n'était-elle pas dans la cité mais elle en avait une peur bleue depuis peu. Mais une peur ô combien intense et justifiée. Est-ce qu'on pouvait en revenir à rester silencieux? Parler de la ville lui hérissait le poil, aussi ras était-il. Et encore. Arielle n'allait à Volky que vers minuit ou deux heures du matin, une fois par semaine presque, pour être certaine de ne pas se faire voir en train de voler dans les étals. Juste comme elle pensait à ça, son ventre protesta de la plus bruyante façon qui soit. Arielle fit semblant de ne rien avoir entendu.

Juste comme Hideki posait la question, le ventre de la princesse donna aussitôt sa réponse. Une fois par semaine, ce n'était pas assez. C'était trop peu. Come elle avait toujours peur de se faire prendre, il arrivait à Arielle de n'y aller qu'après deux semaines, ce qui expliquait son apparence physique. Si Hideki l'avait bien senti, il avait des courbes aux cotés de la princesse. Faute de ne pouvoir manger comme elle le devrait, elle était beaucoup moins lourde qu'elle n'aurait du l'être. Et beaucoup plusmaigre. Plus qu'Hideki lui-même.

Arielle avait beau avoir passé trois ans seule, elle n'avait toujours pas appris à savoir ce qui était bon à manger. Elle se souvenait de très forts maux de ventre et de tête pour avoir gobé quelques champignons et n'avait pas cherché autre chose que ce que les gens portaient sur eux.

Ni une, ni deux, en voyant les fraises elle les prit sans cérémonie et les avala presques rondes. C'était bon. Ça avait un drôle de gout agréable. Arielle plongea son museau dans la sacoche d'Hideki pour en avoir d'autres.

Arielle se servit directement. Des fraises! Il y en avait partout! Et elle pouvait toutes les prendre. Sans risquer quoi que se soit. Sans risquer des coups ou des insultes. Trop affamée pour réfléchir normalement, du haut de ses trois ans d'âge mental plutôt, elle happa les fraises par coup de deux ou de trois en même temps sans les mains. Enfouissant son museau doré, maintenant recouvert de jus de fraises, dans les buissons pour en avaoir toujours plus.

Déjà le tiers des fraises étaient épuisées et Arielle en voulait encore. Un Zafara pouvait paser une semaine sans manger ni boire mais après deux semaines, il fallait qu'il mange. Maintenant à moitié entrée dans le buissons, sa queue préhensile gigotait dans tous les sens. Et avec la force qu'elle y mettait, Arielle pouvait un bon coup à Hideki, sans le vouloir. Il la surveillait. Et après? Il ne se passait rien. Arielle vit une fraise plus grosse que les autres. Elle la prit par la tige. Une tige large et épaisse.

Son oeil rouge noircit en entendant un drôle de sifflement. Comme celui qu'elle avait fait plus tôt. la chose n'avait pas de bras. Juste comme une corde. Une corde rouge vif, avec des écailles. Il y avai un autre bruit. Un bruit de crécelle. La fraise la regarda. Elle avait des yeux. Sous le regard désormais térrifié d'Arielle, un serpent à sonette découvrit ses crochets, ce qui la fit pâlir de tereur. Elle le lâcha et voulut sorir du buisson.

Pas assez rapide. le crotale eut le temps de la mordre sur le museau. La princesse s'extirpa des fourrés, le museau engourdi par le venin. L'oeil gauche un peu vitreux.

Arielle leva les yeux vers Hideki. Pourquoi il faisait si noir tout d'un coup? C'était déjà le soir? C'était arrivé drôlement vite. La princesse sentit ses membres se dérober sous elle. L'esprit embrumé, elle ne parvenait plus à penser clairement. D'ailleurs, tout semblait embrouillé et terne. Si Hideki n'aurait pas eu le don de percevoir les auras et qu'il aurait toujours la vue, le seul moyen pour de savoir l'état d'Arielle c'était de regarder son oeil rouge, de plus en plus vitreux.

Et c'était quoi ce bruit? Ça sonnait bizarrement. Comme si on lui parlait. La Zafara chanta péniblement pour montrer le serpent au magicien.

Elle ne reconnaissait plus vraiment l'humain. Mais vu de près, ça semblait plus clair. Arielle ne sentait plus son museau, comme si elle n'en avait jamais eu et ferma les yeux en laissant échapper un gémissement rauque.
J'ai mal. J'ai peur, semblait-elle dire implicitement avant de perdre conscience.

Arielle n'avait presque plus conscience de ce qui se passait autour. Les images et les sons étant déformés, elle avait du mal à tout reconnaître ce qu'elle voyait il y avait à pine cinq minutes.

Par contre, elle goûta parfaitement les feuilles et voulu les rechracher. Ça avait un gout amer qu'elle n'aimait pas. Arielle toussa sèchement pour se débarasser des morceaux.

Il y un bruit qui s'était ajouté aux autres. Pendant deux secondes seulement. Arielle prit un bon moment avant de faire le lien entre Hideki et le son bizarre. C'était le bruit qu'il avait poussé? Un mot? Juste un mot. Ou plutôt un ordre.

Arielle gémit pour montrer qu'elle n'aimait pas les feuilles. Elle n'allait pas les manger en plus? Obstinée, et les recracha à nouveau et commença sentir un vive douleur dans le haut de son corps. Qu'est-ce qui se passait? Pourquoi ça faisait si mal?

Encore ce gout? Il n'avai pas compris. Arielle sentit qu'elle ne pouvait plus respirer. Quoi faire? Hideki la tenait fermement. Elle résista quelque temps mais commença à manquer d'air. Alors elle avala par réflexe.

Arielle sentit que la douleur baissa. Tant mieux. Ça lui faisait un mal de chien. Elle entendait plus clairement mais n'ayant pas ouvert les yeux, elle devait se fier aux sons pour où était Hideki. Quoiqu'elle pensait qu'il se trouvait juste devant elle. Mais ce n'était que temporaire. Aussi quand Arielle ouvrit les yeux, le rouge était encore plus mal. Ne s'en rendant pas compte, elle voulu se relever mais ne pu que se soulever et retomber par terre.