Eorthanes vs Aretan Guldan

Une occasion de remontrer ses talents de guerrier devant le public, enfin! Ah! déambuler dans les sous-sols de l'arène d'Amsya avait été comme un retour en arrière quand il gagnait son pain à Moalanfu. Seule petite différence avec l'instant présent, ce combat qu'il allait livrer dans quelques minutes ne s'achèverait pas par une mort (enfin, théoriquement). Il continuait à faire les cent pas et à tourner dans cet immense pièce. Qui aurait pu deviner que sous le sable, se tenaient ces fondations énormes ? Des poutres gigantesques, des piliers dont Eorthanes avait du mal à discerner le haut... tout simplement grandiose. Il pouvait entendre les hurlements du publics d'en bas et s'en délectait d'avance : l'adrénaline et le sang montait au cerveau d'Eorthanes. Combattre, combattre, s'élancer, porter le premier coup ou parader, sortir des techniques, avoir du style, parer, refrapper... tout se mélangeait dans sa tête.
Un brusque silence envahit la vaste salle. L'heure approchait, le coeur serré, le jeune homme partit vers l'ingénieux système de monte-charge permettant d'accéder rapidement sur le sable. Son corps était tout enivré et une larme coula dans sa barbe abondante quand les portes s'ouvrirent devant lui et qu'un cri semblait sortir d'une seul gorge immense. Il se mit en garde, avança, vérifia sa position et que ses dagues étaient bien cachées sous sa tunique. Il était maintenant sur le pas de la porte et ne put retenir un cri de surprise en observant Aretan qui le fixait d'un air farouche. C'était donc... lui? son premier adversaire?

Les yeux rouge d'Aretan fixèrent Eorthanes. En un instant, des reflexions, des plans voire des regrets passèrent en explosant et en pétaradant dans son esprit. Son ami serait donc son adversaire. Puisqu'il en était ainsi, il n'avait aucune raison de se retenir. Ce n'était qu'un combat d'exhibition, il ne le tuerai pas, de toute façon. Il esquissa un sourire démoniaque et plongea son regard flamboyant dans celui du barbare:
- Depuis ma dernière crise, je suis devenu plus fort, mes pouvoirs de Traqueur se sont accrus!
Il chargea son ami soudainement, en beuglant comme un âne. L'épée au point, la distance qui le séparait de son ami lui semblait interminable. Il fixa le bras porteur d'arme et sourit de complaisance. Ce bras était celui où étaient inscrits les symboles lmystérieux qui étaient apparus après la propoagation du sang maudit d'un des Six griffes dans son corps Le bras était sans doute un point sensible. Son côté maléfique ayant pris le dessus, il n'éprouverai aucun regret à l'idée d'exploiter ainsi un point faible. Aigala émit une vibration tonique, tandis que Fyllias s'envolait dans les airs, près à piquer sur Eorthanes. la broche d'émeraude de sa bien-aimée scintilla: le combat venait de commencer...

Très bien, qu'à cela ne tienne, l'homme à affronter était donc son compagnon de route. Pour être franc, il n'y tenait pas plus particulièrement que cela mais ce combat n'avait aucune raison de le mener à la mort. Et puis, cela aurait le sympathique avantage de pouvoir vérifier que ses réflexes s'étaient véritablement améliorés (voir histoire pour ceux qui ne sauraient pas). Le regard d'Eorthanes se fit quasiment blanc, car le Mal avait repris un peu d'assurance en lui et c'est avec un grand sourire qu'il marcha l'épée haute devant Aretan.
- Tu es peut-être devenu plus fort gamin, lui répondit-il, vérifions cela dans ce petit combat de routine.
Il avança, toutes griffes dehors (façon de parler) étant pratiquement sûr que son adversaire chercherait le KO dès le début en lui lançant en pleine figure son "Demon Blood Claw" habituel. Si tel était le cas, il n'y aurait plus qu'à prier que ses réflexes, certes bonifiés mais on ne savait à quel point, lui permissent d'échapper à l'attaque dévastatrice généralement de son adversaire.

Que se passait-il en lui? Quel métamorphose intérieure s'opérait? Plus il avançait vers son compagnon, plus il ressentait cette envie de sang, de blesser, de faire souffrir, choses qui lui étaient, certes pas inconnues, mais jusque là assez étrangères, le barbare étant plus habitué par l'envie simple de se battre, plus comme une sorte de compétition. Eorthanes vit son adversaire préparer sa fameuse attaque puis se ressaisir soudain, comme freiné par une sorte de frayeur, plantant ses yeux droits dans les siens. Un instant, son instinct sympathique encore présent, il songea à s'arrêter pour demander à Aretan ce qui l'effrayait tellement, mais une autre force plus forte, plus maléfique le poussa plus fort et il ressentit d'un coup une haine incontrôlable. L'aigle ne paraissait pas être un danger : il attendait patiemment les ordres de son maître.
Le sang de ce maître allait couler... Il s'envolait gracieusement dans les airs, son épée en main, il fallait accueillir sa chute d'une manière plus habile qu'en présentant à l'ennemi le dessus de son crâne comme un cadeau. Plaçant son épée bien haute, il la prit de telle manière que son compagnon n'avait autre choix que de s'empaler dessus à la fin de sa chute. Le sang allait couler...

Qu'était-il en train de faire? Non!!! Aretan! Ce combat n'était pas à mort, mais cette position devenait trop dangereuse. Cela allait mener le Traqueur vers une mort certaine! Il ne pouvait pas tuer cet homme qui tombait vers lui à cette vitesse vertigineuse... Mais son bras ne voulait pas bouger pas plus que ses jambes... Noooooooooon! Combattant contre lui-même avec une force incroyable, il abaissa son épée alors que son opposant ne se trouvait plus qu'à 50 cm de celle-ci et ne put esquiver le coup de son adversaire. Il tomba à moitié assommé...

Aretan fut stupéfait lorsqu'il vit son ami lutter contre lui-même et tenter d'abaisser sa lame, comme si une force intérieure lui dictait ses gestes et ses pensées... Le sang maudit était peut-être un danger plus grand encore que ce qu'ils imaginaient... Lorsqu'il le vit s'effondrer au sol, sonné, il abaissa sa lame et le regarda. Il semblait souffrir, mais pas physiquement, plutôit d'une manière intérieure, une sorte de lutte face à une autre personnalité, un double maléfique, qui tentait de rpendre le dessus sur le comportement d'Eorthanes. le mal du barbare était très différent de celui du traqueur, bien que si tous deux ne parvenaient pas à se contenir, ils sombreraient de toute façon dans le mal et la haine... Fyllias observa la scène, l'air étonné, et troublé par le changement de comportement du barbare.
Aretan lui lança:
- Relève toi, vieux frère, le combat n'est pas terminé.
Il tendit sa main au-dessus du corps de son ami et une douce lumière blance en émana, englobant faiblement le barbare. lorsqu'elle disparut, l'homme devait être rétabli de sa syncope... le Traqueur se remit en garde, son sourire de complaisance aux lèvres...

Sonné était bien le mot qui convenait pour décrire l'état d'esprit d'Eorthanes : sous le choc il retomba à deux ou trois mètre de là où il se trouvait auparavant. "Relève-toi! Le combat n'est pas terminé" Cette voix lui était familière. Quand le barbare releva la tête, il vit Aretan avec son fameux sourire. Un flot de lumière entoura la main de son adversaire et enveloppa le barbare qui se sentit d'un coup guéri d'un grand poids. Nulle trace de rage ou de folie meurtrière ne subsistait plus dans son esprit, simplement le désir de se battre, de montrer de quoi il était capable. La simple envie de ressentir les émotions de la lutte enragée le regagna et c'est sur son bon vieux regard que la lumière provenant du Traqueur le quitta. "Merci, gamin, jte revaudrai ça." lanca-t-il "mais maintenant rentrons sérieusement dans ce duel". La garde haute, il dégaina de plus sa petite dague et la prit dans sa main gauche.
Alors, tournoyant sur lui même, il effectua un mouvement de trombe et s'approcha très rapidement de l'ennemi.
A son passage, la poussière s'envola et il arriva en quelques secondes au contact d'Aretan.