L'un voit et l'autre pas

La princesse se redressa dans le bain, laissant Hideki en ronronnant. Elle jetait des regards autour d'elle par habitude. Elle avait encore l'habitude de bouger les yeux. Une habitude non oublié. Maman dormait depuis un long moment, elle en avait grand besoin, et Papa s'occupait de Nascarian en attendant. Dresla s'occupait du continent, les ainés se ficaheient d'elle et les grands-parents avaient leurs occupations. Alors elle était seule pour le moment. Alors Hideki n'avait pas le choix. Il était venu, il devait le faire. Une chance elle avait dépassé les couches depuis longtemps. C'était toujours ça de moins. Son air ravi démontrait bien ses pensées. Elle lècha le bras d'Hideki.

O yousse?

La petite Zafara, une fois le bain terminé, sauta sur le bord puis ensuite le tapis. Elle y resta, trempée, l'eau gouttait. Sans attendre qu'Hideki la sèche, elle alla vers une armoire, haute, trop pour elle. Elle préféra les tiroirs du bas. Il était assez curieux de voir ô combien elle était à l,aise. Combien elle ne butait contre aucun obstacle sans la vue. Mais avec ses pouvoirs, ça allait bien. Même qu'Azera se demandait si elle voulait retrouver la vue ou rester ainsi. Azera sortit une petite corde du titoir et l'apporta à son parrain, laissant des traces d'eau sur le plancher de marbre ivoire.

Ah et je vois très bien dans ton esprit. Alors je vais répondre à quelques intérrogations. Le sens l'aura des gens et des objets, comme toi et tout les sons peuvent me servir de sonar comme Maman avant qu'elle ne sache se guider par les auras elle aussi. Alors je sais très bien où je me situe, où je suis, ce que je fais. Maman non plus n'a pas besoin de voir.

Elle haussa les épaules. Être aveugle ne la dérangeait pas. Elle ne voyait pas la différence. Elle prit un bout de la corde et tira en grognant comme un chien, joueuse.

Tire!

Non ça ne dérangeait pas Azera. Les couleurs n'étaient pas son fort. Son monde était le monde des sons. Celui de ses frères et de sa soeur les couleurs. mais pas elle. Ni sa mère. Elle avaient une autre monde. Monde où les sons étaient le monde, monde ou les simples gestes dévoilaient tout, monde où les yeux étaient les livres de l'âme et ne mentaient jamais. Azera avait le choix, sa mère pouvait la guérir de sa césité. Mais la princesse voulait-elle? Peut-être pas. Même l'oeil bleu de sa mère était très pâle.

Azera secoua un peu la tête et tira encore plus. mais elle avait un grand sourire.

Fallait pas t"égarer! Règle 1 de la survie. Savoir penser et rester sur terre. Tu peux me croire sur parole.

La princesse s,arc-bouta au sol glissant, les pattes patinaient surtout avec l'eau. Hideki l'attirait vers lui.

Veinard, vas!

Azera tenta de prendre le dessus mais que c'était difficile quand vous étiez très petite et votre adversaire aussi grand que votre mère, sinon un peu plus. Il éait bon à ce jeu. Dommange que ses dents ne soient pas assez fortes pour tirer à la place de ses mains. Elle aurait du attendre d'être sàche. Là elle aurait gagné. La princesse glissa d'finitivement et lâcha la corde et tombe sur le plancher, à plat ventre.

Azera alla dans les bras de son parrain lui faire un calin, un gros calin. Le pauvre, il allait devoir endurer sa Majestée pendant un moment. Le temps que sa mère récupère. Azera regarda autour d'elle, la queue s'agitant mollement. Elle éternua. Un peu de mousse dans le nez. Elle retourna sur le tapis devant le bain, assise, et attendit stoïquement que la serviette vienne à elle en passant par Hideki. On y voyait bien là l'habitude de se faire obéir des autres.

Une fois bien sèchée, bien ébouriffée et propre, Azera laissa Hideki la porte sans rien dire. Elle aimait qu'on s'occupe d'elle, qu'on lui parle en même temps. Pour jaser de tout et de rien, mais passer le temps, établir un lien, une relation de confiance. La princesse fit des bulles avec sa salive, doux souvenir d'une époque rosée. Une fois de nouveau à terre, Azera se leva pour aller dans sa chambre et fouiller tout les tiroirs. Elle mit des vêtements partout. Une chance lle ne rangeait pas. Il y en avait de toutes sortes. Robes, chandails, jupes, survêtements, sous-vêtements et bien d'autre sur le pancher. Azera prit une robe rose pâle, rose-beige, entre ses dents l'apporta à Hideki.

Azera fit non de la tête à la première question d'Hideki. Non elle ne savait pas encore et faisait des efforts dans ce sens mais pour enfiler une robe il fallait se tenir à deux jambes et elle ne savait pas se tenir à deux jambes sans appui.

Malgré le temps qu'il fallu et les mouvement maladroits du magicien, elle fut habillée corectement. Sans vêtements qui trainaient partout, la chambre était beaucoup moins emcombrée.

Azera ne savait pas vraiment à quoi ils pourraient jouer. Elle ne savait pas ce que les enfants de son âge faisaient. Ils parlaient entre eux. Se disaient des choses plus vielles qu'elle ne saisissait pas encore. Surtout, quand il voyait son âge mental, il s'en allaient, ne voulant pas jouer avec elle. Ne pas jouer avec un arrièrée comme ils disaient. Azera se sentait seule. Il n'y avait que sa famille pour jour avec elle.

Mais au moins il y avait Hideki. Son parrain. Un membre de sa famille qu'elle aimait beaucoup. Qui aimait être avec elle. La petite gémit, ne sachant pas quoi faire. Elle ne savait pas ce à quoi un jeune de son âge s'adonnerait.

Azera se leva pour aller chercher une pile de feuille et des plumes, avec des pots d'encre de couleurs. Elle déposa le tout sur le plancher, dévissa un pot, y trempa une plume et écrvit., en se tenant la langue.

Bien sûr. Ça s'oublie pas

Elle donna la feuille à Hideki pendant qu'elle prit une encre rouge pour commencer à desiner. Il était tombé sur un de ses intérêts, c'était le cas de le dire.

C'est maman qui m'a montré. Elle a appris un peu plus tard que moi. Beaucoup plus tard. Elle avait onze ans. On aurait bien voulu plus tôt mais c'était une tête de mûle.

Azera changea de couleur pour le brun et continua son travail. La petite prit ensuite du bleu, du vert foncés, du noir, du jaune, tout y passait. Elle avait commencé à cacher son dessin. À la toute fin elle le montra à Hideki. En fait c'était le portrait du Magicien. Assez fidèle à l'original si on prenait en compte son âge.

Tu le trouves comment Eki?

Et encore. les symboles, les croquis, les paysages, les actions, les expressions, les portraits.

Azera alla chercher un livre qu'elle donna à Hideki avant de se mettre dans ses bras.

Mon cahier à dessins.

Azera l'ouvrit.

Maman m'a même demandé de lui trouver un symbole. Mais je suis en peu en panne.

Il y avait bien des dessins de Lune, d'étoiles, d'armes. Mais aucun ne trouvait grâce au yeux de sa mère.

Ah tiens. Hideki avait une idée? Azera fit de son mieux pour ne pas prendre top de place. Et le laisser dessiner correctement. Azera voyait Hideki lever la main et abaisser la plume. Faire des lignes. Ce devait être le symbole. Azera tendit le bras pour toucher le papier et l'encre avec ses doigts courts et ronds. Comme ceux de sa mère. Sentir le papier et l'encre dessous. Elle les percevait mieux ainsi. Elle sentait, même infime, le relief de l'encre sur la feuille.

Mystérieuse... en plein Maman! J'suis certaine que lui fera plaisir et qu'elle va dire oui!

Oui Azera en était sûre. Sa mère était bien mystérieuse. Son père lui disait souvent. Même la Cour le disait. Arielle ne s'en vantait pas. Elle changeait pas. Elle était elle-même. la princesse reprit son carnet le feuilleta. C'était des croquis du château, des pièces, tout en couleur mais certaines images étaienLeen noir et blanc. La salon de ses parents, la salle du trône, la forêt, Maelgo, le Lac, la ville, le Glacier. Et même des portraits. Souvent Axias avait un regard mauvais, Chris méchant, Caleb rêveur, son père sûr de long et sa mère... comme d'habitude.

Arielle s'était amusée à prendre des poses et ça l'amusait grandement. Qu'elle soit sur le balcon, ou collée à un rampe, en train d'imiter des athlètes ou d'être naturelle. Il y avait un dessin de sa mère, version couleur, en Gardienne. la réalisme était saisissant.