Escapade sans permission... sortie sans raison

Une forme agile se déplaçait dans les branches d'arbres, les penchant son poids. Mais cette chose ne tombait pas. Expérimentée en escalade. Cette chose, cette forme, c'était Arielle. Neisha avait ordonné à Cirrus, Fatina et Eupholia de garder un oeil sur elle. Mais la princesse leur avait faussé compagnie. Elle était à l'extérieur de l'enceinte du château. Près des murs. La princesse regardait comme si elle attendait quelqu'un alors qu'il n'y avait personne. Elle regardait le ciel. C'était le soir. Il y avait un gros croissant de Lune dans le ciel. Arielle le regarda comme si c'était la plus belle chose au monde, assise sur l'herbe, la queue droite sur le sol. Sous la lumière de la Lune elle brillait, étincellait. Obnubilée par la Lune, elle ne voyait pas la personne près d'elle.

[Réservé à Faraëll
Ce topic est une exception à la règle sur la permission de Cirrus]

Faraëll hypnotisée par la nuit marchait dans l'herbe fraîche de la forêt sans rien voir autour d'elle. Elle était étourdie, comme toujours et inconscientes de ces gestes. Mais cela ne l’avait pas abandonnée, le sentiment que quelque chose l’attirait vers cet endroit. Elle n’avait aucunement l’idée d’où elle allait, elle ne savait même pas qu’est-ce qui la menait par là. Un bruissement d’herbe l’effraya. Elle courra un peu, mais maladroitement et trébucha. Accaparée par l’obsession que la peur de l’invisible lui offrait, elle resta comme ça un moment. Elle comprit qu’elle était tombé sur une roche en tâtant le sol autour d’elle.

Elle ne voyait rien. Ses yeux accoutumés aux miles éclats de la ville des elfes et au soleil resplendissant, à l’argent et au cristal recouvrant le palais, ainsi qu’aux lumières toujours présentes entre les branches des forêts environnant ses terres; bref, Faraëll ne voyait rien dans cette forêt sombre.

Sombre, n’était pas seulement le mot. Noire. Ténébreuse. Perdue.
Elle s’accroupit. Seuls ses pieds et la pointe de ses cheveux devenus sales par les voyages touchaient le sol. Elle réchauffait ses mains contre sa poitrine, recroquevillait sa tête entre ses genoux pour ne pas apercevoir les ombres se mouvoir autour d’elle.
Faraëll sentit une larme glisser sur sa joue. Perdue. Elle avait vraiment peur. Du noir, de l’obscurité. Qu’est-ce que c’était toute cette absence de couleurs? Comment des créatures arrivaient-t-elle à vivre dans un pareil endroit absent de toute lumière? Faraëll espérait une lumière, un espoir, un peu de se qui faisait sa pureté, l’éclat du blanc dans sa peau.

Elle cessa. S’arrêta un moment et respira. Il ne fallait pas paniquer. Elle ressentait une présence qui apporterait de grandes choses. Elle ressentait un aura puissant. Elle tourna la tête dans tous les sens, de gauche à droite, haut en bas… Pas de lumière, que l’ombre et l’absence. Elle pris son courage à deux mains et se leva. Elle exécuta deux, trois pas et se mise à marcher plus franchement. Ses pas accéléraient lorsque le cœur de Faraëll augmentait son rythme. La rumeur du vent commençait à siffloter dans ses grandes oreilles. Elle sentit ses cheveux frotter de plus en plus sur ses joues, et finalement elle s’arrêta nette et ouvrit grand les yeux…

Bleu. Lumière saphir qui resplendissait devant elle. Bleu d’argent, bleu…
Peu importe, bleu équivalait à lumière, à présence d’espoir. Elle accouru. Lentement, de peur d’effrayer la lumière. La peur avait envoyer Faraëll en pleine frénésie. Elle voyait seulement la lumière, l’arrêt de son escapade effroyable. Elle était tout à fait consciente que la lumière ne pouvait pas avoir peur, mais son esprit maladif lui indiquait qu’elle devait s’approcher en silence, comme si elle allait attraper une luciole.

Elle s’approcha, remarqua la lune qui resplendissait. Un animal bleu reflétait la lueur vive de l’astre nocturne. Faraëll se réveilla de sa folie. Observa autour d’elle. Sortie. Sortie de la forêt. De la folie, des ténèbres. La lumière bleue l’avait libérée. Elle resta accroupie dans l’herbe qui était quand même assez haute et continua d’observer l’animal bleuté avec admiration. Elle explora les environs du regard et aperçut un château…

La main de Faraëll frôla quelque chose par terre. Elle sursauta, ce qui fit mouvoir l’herbe autour d’elle. Elle vit la coupure sur sa main et son sang qui coulait légèrement sur les feuilles baignées d’argent. Elle avait échappé un petit « Aie! » à ce moment.

La lune de saphir se retourna brusquement…

Arielle se sentait bien sous la Lune. Comme une présence rassurante. Quelqu'un qui l'apasait. Elle qui serait effrayée par la noirceur de la Forêt ne bronchait pas. Tant qu'elle voyait la Lune au-dessus d'elle, elle était calme sereine.

Un bruit. Sec. Soudain. Mais clair. Arielle ferma les yeux pour mieux repérer la sorce du bruit sans avoir à tourner la tête. Tout près. Très près. À sa droite. Arielle leva la tête et regarda la Lune de Fabulya. La Princesse fixa ensuite les arbres devant elle. Et émit un son aigu. N'ayant pas envie de voir Faraëll par la vue... Arielle préférait les sons. Ils ne pouvaient lui mentir. Elle s'interrompit après avoir vu ce qu'était la nouvelle venue. La Magicana se leva à quatre pattes, les yeux fermés, et se tourna vers l'Elfe.

Une créature qu'elle ne connaissait pas. Elle n'avait vu d'Elfe. Son répertoire ne contenait que les Phénix, les Humains, les Dragons, les Licornes... et ceux de sa race... Cirrus. Arielle s'avança vers Faraëll jusqu'à ce que son museau doré, contrastant avec se pelage bleu, ne soit plus qu'à cinq centimètres de distance. L'oeil rouge la Princesse pâlit sous l'incertitude. Arielle s'assit sur l'herbe et regarda la main saignante de la jeune Elfe. Est-ce qu'elle avait mal? On l'avait blessée? La Magicana renifla la main de Faraëll avant de la lècher avec sa langue semblable à celle d'un chat.

Après elle se coucha sur le dos, le ventre vers le ciel. Elle regarda Faraëll, lui demandant si elle avait quelque chose à manger sur elle.

"Gâteau?"

Ce qui pouvait passer pour un animal aux yeux de la Princesse des Elfes lui montrait qu'il pouvait parler. Et ça, ce n'était pas commun... Comment réagirait Faraëll? Se sauverait-elle ou voudrait-elle en savoir plus sur la Magicana?

Faraëll, distraite par sa blessure, ne remarqua pas que l’animal auprès d’elle bougeait. Légèrement, des gestes gracieux… La lune de saphir, la regarda, yeux clos. Faraëll ressentait une drôle d’impression, un flou. Comme si tout d’un coup ses sens étaient éteints. Elle était enivrée du parfum de la magicana, obsédée par la lumière. La lune brillait toujours aussi fort, le vent faisait bouger les feuilles noires des arbres derrière elle. Faraëll ferma les yeux, comme si de cette façon, l’animal bleu lunatique ne la remarquerait pas.

Faraëll sentit le souffle de la magicana sur son visage. Elle ouvrit les yeux , sur ses gardes. Le visage bleuté devenu plus sombre par manque de luminosité la regardait avec intérêt. Exagérément proche de Faraëll, l’animal semblait n’avoir jamais aperçu une telle créature. La magicana se plaça en position assise, toujours en fixation sur Faraëll. Plein de pensées traversaient l’esprit de Faraëll… L’animal lui en voulait-elle? Est-ce qu’elle n’avait pas droit d’être sur ces terres? Le visage de la magicana dans l’ombre lui paraissait bien menaçant, Faraëll un peu effrayée tenta de reculer silencieusement. Elle posa sa main qui ne saignait pas derrière elle, et se heurta contre une roche. Pas de moyen de reculer subtilement par derrière. Elle resta calme, regarda la magicana qui ouvrait la bouche.

Faraëll surprise, apeurée sentit tous les espoirs que la lumière lui avait apportés s’effondrer lentement. Allait-elle la manger? Qu’est-ce que ça mangeait un animal bleu?

« Gâteau? »

Étonnée, Faraëll prit un air des plus ahuri et ouvrit grand les yeux. Le visage qui lui paraissait si grave et dangereux il y a quelques secondes faisait ressentir la tendresse et l’innocence d’un enfant maintenant. La magicana remarqua la blessure à la main de Faraëll. Elle bougea la tête et lécha la main de Faraëll de façon à enlever le sang qui coulait. Encore plus étonnée Faraëll catégorisa l’animal bleuté n’étant pas dangereux et elle sourit.

« Pas gâteau, désolée. »
Elle enchaîna :
« Moi aussi j’ai très faim… Pas mangé depuis longtemps…très longtemps… »

Faraëll tituba. Elle sentit ses forces renoncer, son corps s’alourdir. Ses yeux fermèrent sans qu’elle puisse avoir contrôle et les empêcher. Elle se rapela rapidement qu’elle n’avait pas pu se nourrir depuis longtemps. L’énergie que sa course folle dans la forêt lui avait demandé avait mis à terme sa capacité de résister sans nourriture. Elle eut un frisson, puis un malaise intensifié par la fatigue. Elle tomba, en direction de la roche derrière elle. Faraëll s’évanouit…

C'était quoi cette chose? Ça ressemblait à un Humain... mais les oreilles éaient très différentes. Et la chose ne semblait pas très propre. Contrairement à Arielle qui se faisait trainer dans le bain chaque soir sous ordre de Neisha. De cette façon, son pelage avait retrouvé sa beauté d'atan... et son aspect soyeux, lisse et doux ainsi que lustré. Une perle rare, un joyau, un bijou. Arielle avait aussi repris du poinds. Moins famélique,elle restait mince. Ce qui attirait le regard des hommes.

Farëll ne pouvait pas s'éloigner. Arielle avait entendu le rocher derière l'Elfe. Et la Magicana entendait bien des choses. Comme la respiration de la jeune Elfe qui semblait incertaine de ses intentions. Arielle recula de quelques pas en entendant Faraëll lui dire qu'elle n'avait rien à manger. Tant pis. Elle rentrerait au château pour se satisfaire. La Magicana s'apprêtait à rentrer quand la Princesse des Elfes perdit conscience.

L'Héritière de Nascarian, craignant qu'elle ne soit morte, approcha son oreille de la poitrine de Faraëll. Son coeur battait toujours. Le Saphir, sous l'éclat du croissant de Lune, luisit d'une forte lumière bleue. Arielle tapota la joue de Faraëll.

"Ça va? Hé! C'est pas le moment de dormir! Réveilles-toi!"

La Zafara bleu saphir prit les épaule de l'Elfe et la secoua vigoureusement.

"Debout l'Humaine!"

La Princesse soupira. Qu'avait dit Faraëll déjà? D'habitude, Arielle ne prêtait pas attention à ce genre de chose. Ah oui! Elle jeûnait depuis longtemps! Mais la Magicana n'avait rien sur elle et le seul moyen d'apporter de la nourriture à l'elfe, c'était de rentrer au château. Et elle n'était pas certaine de pouvoir en ressortir à nouveau. Arielle approcha son museau de l'oreille de Faraëll et émit un son aigu, haut en décibels et perçant pour la réveiller.

Faraëll avait perdu conscience. Des lumières sans noms, sans réelle existence se promenaient derrière ses paupières closes et sans possibilité d’ouverture. Elle ne ressentait plus rien, seulement quelque chose la tenait entre l’éveil et le sommeil profond. Flou, dans son esprit, elle pouvait ressentir un minimum de l’extérieur. Elle sentait les émotions aussi, l’empathie avait embarqué dans sa froide sieste. Inquiétude. Peur, de quelque chose… Ce n’était pas ses sentiments à elle, c’était ceux de la lune bleu. Saphir. Si doux. Faraëll eut envie de sourire, seulement dans son esprit elle était heureuse, mais son corps ne démontrait plus aucune émotions physiquement. La lune bleue l’avait sauvée. Faraëll divaguait dans son esprit. En réfléchissant un peu plus fort elle eut le souvenir que la lune de saphir était un être vivant. Elle recommença à se demander qui pouvait bien être cet animal, si beau.

La magicana hésitait. Faraëll sentit son hésitation, puis un son, perçant. Le son traversa son oreille, se propagea dans son esprit. Elle sursauta, mais ne pu point se réveiller. Son corps fit un mouvement mou et se raidit. Elle retomba dans l’inconscience encore plus profonde. Sa faiblesse de corps l’avait achevée. N’étant pas très résistante depuis toujours, Faraëll tombait souvent très malade. Elle n’avait pas de pouvoir d’auto guérison comme la plupart des membres de sa famille, et des elfes en général, elle était la plus souvent malade, et n’avait aucun moyen de se remettre quand elle tombait malade. Le fait de jeûner autant lui avait enlever tout force de combattre, tout espoir de s’éveiller ne serait-ce qu’un peu. Faraëll était totalement inactive tant et aussi longtemps qu’on ne lui apportait pas un peu d’énergie.

Le souffle de Faraëll était encore perceptible, lent, étouffé, mais existant. La lumière de la lune apparaissait en petites tâches sur son visage, dévoilant ainsi sa peau translucide, si blême qu’on aurait pu la croire morte si son cœur et son souffle ne démontraient le contraire. Ses cheveux sales et sa tunique verte forêt l’habillaient de peu. Sa blessure à la main semblait engourdie. Faraëll ne sentait plus rien, la pensée, la douleur, le froid. Elle avait tout oublié dans son inconscience…

Arielle lâcha Faraëll et se prit la tête dans ses mains. Que faire? Surtout, ne pas paniquer. La Princesse regarda autour d'elle. Elle ne savait pas quoi faire.

~*~ RÉVEILLES-TOI!!! ~*~ hurla-t-elle par télépathie.

Cett effort la laissa étourdie. Arielle n'avait pas l'habitude d'user de ce pouvoir. Elle inspira un bon coup et souleva Faraëll avec difficulté. Même si l'Elfe était légère, la Magicana tomba à la renverse. Elle se mit sur le ventre et plaça correctement Faraëll sur son dos à l'aide de sa queue. Trop lourde pour elle. Elle avait peur pour l'Elfe.

La Zafara marcha dans la direction du château. Non habituée à porte quelqu'un sur elle, elle avançait lentement. Mais Arielle non plus n'était pas en forme. Elle s'écroula sur le sol.

"Il faut... que j'aille... au château... et que je vois... Neisha... il faut... que je me lève..."

La Princesse serra les dents pendant qu'elle se forçait à rester debout. Elle recommença à marcher, toujours avec lenteur. Les tours du château apparurent à la cime des arbres. En sueurs, Arielle tomba à genoux, haletante.

Faraëll toujours inconsciente ne sentait rien autour d'elle. Elle savait seulement que dans le flou de son esprit la lune bleue la sauverait. Elle était belle la lumière bleue, la jolie lune saphir, l'espoir de la jeune princesse elfe. Faraëll sale, usée, effrayante n'avait plus aucune grâce. Elle était maintenant dédaignée du regard au contraire d'admirer. Sa beauté était cachée derrière les voyages, sa peine au fond de son cœur. Elle ne regrettait peut-être pas son départ. Mais elle vivait maintenant toutes sortes d'émotions qu'elle n'avait jamais connues auparavant dans sa tour, enfermée pour que son âme ne retrouve pas son aspect sauvage dans la nature. Pour qu'elle garde la grâce et la vantardise d'une princesse qui n'est allée nul part d'autre que dans la royauté et la richesse elfique. Faraëll se laissait trimbaler depuis sa fugue dans les aventures les plus traumatisantes pour une enfant élevée dans la noblesse. Certains elfes étaient prétentieux et désagréable. Elle n’étais pas de cette sauce. Elle avait espéré ne pas exister de cette façon depuis longtemps, se sauver de cette horreur de rang attribué; la royauté.

Le corps de Faraëll ressentit le choc de la chute de la petite princesse saphir. Il se convulsa légèrement et puis reprit son aspect mou et mortifié. Elle ne se réveillait toujours pas, perdu dans un rêve de pensées mêlé aux souvenirs. Elle espérait dans sa tête que cette aventure malencontreuse se terminerait bien, sans encombres...

(désolée Arie ^^' J'ai fai tmon possible, l'histoire est compexe quand on est sans conscience =S! Mais bon... désolée aussi si j'étais longue... :S Je T'adore ^^ Sois pas fâchée ! ^^'')

[Je m'inquiètais ^^ Mais je patientait quand même]

Les portes du Château étaient proches... Arielle essaya de reprendre une respiration normale sous l'effort.

*Je ne la laisserai pas... Je serai comme Dresla... je continuerai... je serai forte...*

Mais elle ne pouvait plus avancer. La Magicana se maudit d'être aussi faible quand elle devait être forte... À l'aide de sa queue, elle se remit sur pieds. Arielle émit un cri perçant pour informer les autres de sa positions. Des gardes, des Humains, la rejoignirent. Ils s'arrêtèrent en voyant Faraëll. L'état de la Princesse des Elfes était inquiètant.

La Zafara regarda les gardes et fit un signe de tête. Deux d'entre prirent Faraëll et les autres les escortèrent. Arielle regarda la Lune puis les suivit à quatre pattes. Elle les emmena dans sa chambre pour que l'Elfe soit plus confortable. Aussitôt qu'elle fut sur le lit, la Magiana fila aux Cuisines pour ramener quelque chose à manger. Comme elle ignorait ce que mangeait un Elfe, elle prit le seul aliment qu'elle savait apprécié des humanoïdes: des fraises. Arielle ramena les fruits, vérifia que les environs étaient déserts et en donna un à la Princesse elfique avant de reculer de deux pas, doite, sur ses deux jambes. Elle prit nerveusement sa longue queue mince dans ses mains et la serra, attendant le réveil de Faraëll.

Faraëll se sentit lourde un moment et puis légère un autre. Elle divaguait toujours dans des pensées-souvenirs et se laissait transporter inconsciemment par les gardes du château de Neiran. Son corps, qui commençait à ressentir le froid fit un mouvement de convulsion avant de goûter à la chaleur de l’intérieur. Elle se détendit, son corps redevenant léger et trouvant place dans un lit confortable et chaleureux. Faraëll émit un son de soulagement très faible prouvant qu’elle était en tout confort dans ce lit.

Une odeur sortit Faraëll de sa rêverie pensive. Elle rêvassa encore un peu revoyant dans son esprit les grandes tours de son château, sa mère, dure et sévère. Les gardiens elfes devant sa porte de chambre, qui en fait était une grande tour avec une bibliothèque énorme, surveillaient ses allées et venus en la saluant majestueusement à son passage. Faraëll détestait ces façons, elle n’était pas plus spéciale que les autres, elle était seulement la fille de la reine, seulement princesse. Mais elle était comme n’importe qui, elle aimait certaines choses et n’aimait pas d’autres, elle vivait de passions et d’envies. Elle voulait partir depuis longtemps, fuir cette réalité qu’était sa vie dans la grande société. Elle s’était enfuit. Partir, voyager, peu importe ou. Tant que cela la mènerait ailleurs que près de sa mère et de sa race prétentieuse. Disparue. Avait été la réaction de sa mère. Panique, « elle a sûrement été enlevée ». Faraëll fronça les sourcils. Peu importait si sa mère la croyait morte ou disparue, elle ne reviendrait pas auprès d’une mère sans amour. Amour, une chose qu’elle n’avait jamais connue de quelqu’un.

L’odeur qui la chatouillait depuis un moment était celle d’un fruit. Cela l’attirait étrangement, un petit fruit doux, délicat… Une odeur sucrée… Une… Fraise! Faraëll sursauta. Son esprit lui avait ordonné réveil et ses yeux s’étaient ouverts rapidement. Son corps se releva lentement et elle sentit la fraise tomber. Elle regarda le petit fruit qui venait justement de descendre le long de sa poitrine. Elle prit le fruit dans sa main et l’observa comme si c’était un don, un cadeau. Elle touche la fraise du doigt, comme une enfant dédaigneuse, et pris la queue entre ses doigts pour la manger d’une traite. Elle sourit comme une enfant.

- Une fraise! J’adore les fraises…mais…

Faraëll remarqua sa présence dans une pièce, un lit, une chambre. Elle fit le saut pendant un instant et dans son esprit s’installa la panique. Est-ce que…sa mère l’aurait retrouvée? Les murs en briques froides et glaciales, l’ambiance sombre…Faraëll ouvrit grand les yeux et eut l’air effrayé par un invisible sentiment aux yeux de la Zafara. Elle Regarda autour d’elle, espèrant de tout cœur ne pas retrouver l’architecture elfique. Elle aperçu Arielle, qui semblait encore plus nerveuse.

- Que… quoi? Ou suis-je?

Elle regarda la lune bleue qui était dans son coin, silencieuse. Faraëll avait l’air bouleversée. Elle attendit une réponse de la boule de poil saphir.

L'Elfe semblait bien apprécier le lit. Arielle continua de la regarder sous tous les angles de là où elle se trouvait. Elle s'approcha timidement pour la voir de plus près. Faraëll semblait avoir besoin plus longtemps qu'elle. Arielle était un peu comme la jeune voyageuse. Elle aussi avait une santé fragile. Ça pouvait expliquer son sommeil. Lorsque l'elfe sursauta, la Zafara recula et, dans son sursant, échappa les autres fraises qu'elle avait chippées.

Elle se mit contre le mur, observant l'Elfe comme l'aurait fait un enfant. Un Humain pouvait-il avoir des oreilles aussi longues? Arielle jeta un coup d'oeil au siennes. Elle lui arrivait un peu plus haut que ses cheveux qui descendaient en bas de ses épaules. Mais elle étaient molles et tombantes. Et non droites comme celle de l'autre Princesse. Au moins celle-ci finit par manger la fraise. Arielle voyait son hypothèse confirmée: les humanoïdes aimaient vraiment ces petits fruits.

Puis Faraëll s'inquièta. La Magicana recula encore un peu. Amie ou ennemie? Son Saphir lui disait que l'Elfe n'était pas mauvaise. Le bijou brillait comme à la Pleine Lune. Assurant un bon moment à sa détentrice pour discuter normalement. Elle prit la parole:

"Nelta... Château... Neiran", dit-elle.

Son oeil prirent un teinte plus vive, plus rouge. Elle commençait à se détendre. Elle regarda la porte pour détecter une présence proche. Rien. le calme. Arielle reporta son regard sur Faraëll en se tordant les doigts.

"Tu es au Château de Neiran, Roi de Nelta... je suis Arielle Sylian..."

Un nuage se tassa de devant la Lune pour l'éclairer. Son pelage eut des reflets argentés sous la lumière lunaire.

Faraëll fut surprise par la réponse de la Zafara. Elle se demanda si cette créature si belle était hostile… Elle se rappela brièvement la lune d’espoir bleue, le saphir chatoyant de son imagination. Elle n’arrivait plus à démêler le rêve de la réalité, tout ce qui lui arrivait avait été un mélange d’émotions vivantes et d’inconscience rêveuse. Elle ne savait pas si l’aventure suivant son périple dans la forêt avait été un simple fantasme de sa folie. Longuement elle s’était demandé si sa vie n’était qu’un grand rêve dans lequel elle avait cauchemardé pendant des années. Maintenant se pourrait-il qu’elle rêve? Un beau rêve, un rêve de bonheur qu’elle n’avait pas connu. Sans pouvoir s’exprimer, Faraëll ressentait une chaleur, un sentiment de sûreté auprès de la lune de saphir. Dans l’ombre elle voyait le bleu de sa fourrure qui ne reflétait rien, mais quand la lune repassa, Faraëll su qu’elle était en présence de l’espoir dans son présumé « rêve ». La lumière devenait encore plus belle dans son pelage et Faraëll ressentit un grand charme qui émanait de la boule de poil bleutée.

Elle se soulagea de ne pas être revenue au château de Malrah, de ne pas revoir sa mère sans cœur. Elle regarda Arielle et se présenta en changeant complètement de visage. Son expression passa de l’inquiétude méfiante à la joie innocente d’une fillette.

- Ah! …alors je ne suis pas chez moi…*Chuchota-t-elle pour elle-même* C’est quoi Nelta?

Faraëll eut l’impression qu’elle était complètement idiote. Nelta… Ce nom lui disait quelque chose bien sûr, il lui semblait l’avoir déjà appris. Mais elle sentait que la plupart de ses souvenirs étaient d’un flou inimaginable. Peut-être que le choc sur sa tête l’avait assommée trop fort. Faraëll se reprit et fit un signe comme quoi elle savait ce qu’était Nelta, même si c’était faux. Elle se reprit et dit en baissant les yeux sur ses mains qu’elle tenait l’une contre l’autre :

- Je suis…de très loin. Je m’appelle Faraëll Ish…

Elle se reprit. Non pas son nom.

- Je suis une elfe. Qu’est-ce que je fais ici?

Elle se bougea un peu et ressentit de la douleur. Elle cracha un peu d’air, comme si elle avait un malaise dans la gorge. Faraëll se retourna et sourit, pour ne pas inquiéter la petite Zafara. Elle ressentit peu à peu les douleurs de durs moments, tel que sa chute et sa poursuite dans la forêt. Quelques griffures causées par des branches s’étendaient à grandeur de ses bras. Elle était sale, très sale. Elle se regarda et souria quand même. Sa robe était déchirée, son visage grafigné et ses cheveux mêlés. Elle se tâta le haut de la poitrine pour sentir son pendentif saphir. Elle le sortit de son chandail pour le serrer contre elle. Faraëll regarda Arielle et elle remarqua que la couleur était la même pour les deux. Une représentation de son seul bien important portait la même couleur que sa petite lune bleue d’espoir. Elle remarqua l’œil de la Zafara… rouge vif. Qui soit-dit-en-passant s’harmonisait vraiment bien avec son pelage et la lune…

Arielle laissa de coté sa nervosité pour s'approcher de Faraëll jusqu'à être à coté du lit. Elle pencha la tête sur le coté d'un air de chiot attendrissant. Elle la posa sur les drapds, curieuse. On pouvait comparer son pelage à de l'eau tant il brillait. La texture n'était pas si différente. On aurait dit de la soie réservé à la royauté. Et Arielle ne se lassait jamais des éloges qu'on lui faisait sur son apparence depuis sa naissance.

Faraëll semblait confuse. La Magicana en ignorai la source. Elle regarda autour pour trouver une éventuelle explication mais rien d'insolite n'attira son regard. L'Elfe passa de méfiante à confiante. Malgré ce qu,elle pouvait dire, la Princesse voyait que la voyageuse ne savait pas ce qu'était Nelta. Arielle décida de lui éclaircir les idées:

"Nelta est le Royaume du Bien. Il se bat contre Omlid. Les Dragons Neisha et Neiran gouvernent le Royaume depuis des siècles"

La Zafara se redressa.

"Tu viens de loin? C'est quoi cet endroit? Toi c'est Faraëll? T'as pas de deuxième nom?"

Un Elfe? C'était quoi une Elfe?

"T'es sûre que t'es pas une Humaine... avec des oreilles bizarres?"

Arielle voulu aider la Princesse lorsque celle-ci eut mal. Mais Faraëll dénigra son aide avec un sourire. Ce qui n'empêchait pas la Lune de Saphir (^^) de l'examiner en silence. L'Elfe avait besoin d'un bon bain. Même si ça ne paraissait pas beaucoup, Arielle plissa le museau sous l'odeur et eut une grimace de dégout. Elle détestait être sale et voir une autre personne dans cet état. La Zafara Bleue fixa le bijou de la voyageuse. Un saphir... Elle dévoila son bijou à elle qui brillait comme une étoile, contrastant avec son collier d'or pur gravé de l'emblème de sa lignée. Arielle cacha son oeil à la vue de Faraëll, gênée.

"Euh... c'est quoi une Elfe?" demanda-t-elle pour orienter la conversation vers une pente moins dangereuse.

Faraëll écouta avec attention les explications de la petite Arielle. Elle se promit de garder en mémoire ces informations. Elle sourit à Arielle qui malgré la façon dont elle avait détourné son ignorance, la boule bleue lui avait quand même fournit les détails. Elle regarda la Zafara en continuant de se tenir le ventre, comme si elle avait peur que quelque chose en sorte. La douleur était forte, mais Faraëll ne bronchait pas. Elle ne voulait surtout pas inquiéter Arielle qui lui avait été déjà assez serviable pour son cas. L’elfe se dit à elle-même qu’elle avait eue vraiment de la chance de tomber sur quelqu’un qui ne l’avait pas laisser tomber. Elle se rappela les premiers moments de son voyage et tenta d’oublier l’hypocrisie des hommes et leurs moqueries dans cette auberge près de la forêt elfique…

La lune bleue qui reflétait toujours la lune argenté devant elle semblait vraiment gracieuse. Elle devait être très soigneuse pour avoir un pelage aussi beau. Faraëll remarqua quelle avait paru incertaine lorsqu’elle avait parlé de sa race. Faraëll démontra en remontant les épaules qu’elle ‘ne savait pas’ son deuxième nom.

- Humaine? Moi… non. Je ne crois pas.

Elle avait dit cela en se passant la main dans les cheveux pour déposer sa main sur sa nuque. Elle sourit bêtement, comme si cette question devait l’intimider. Elle se sentit stupide à un moment et fit signe que tout allait bien quand elle sentit un coup dans son ventre. Elle toussa un peu, se racla silencieusement la gorge et dit :

- Les oreilles… c’est comme un peu… quelque chose de différent. Nous sommes comme un humain, mais notre âme est pure et nous sommes immortels. Les humains font du mal… et nous sommes biens…

Elle avait dit ça en repensant aux elfes bannis des terres du bien car ils avaient succombés aux péchés. Sa mère, la reine, les avait bannis et les elfes pécheurs étaient devenus des Drows. Des elfes noirs…

Faraëll remarqua les couleurs très semblables de leurs joyaux respectifs. Saphir… était une couleur très belle. Faraëll tenta de se lever. Elle descendit lentement du lit en prenant la main qui tenait sa nuque pour s’appuyer contre le lit et se laisse glisser en bas. Elle s’échoua rapidement sur le sol lorsque sa main quitta le lit, l’autre main toujours sur son ventre. Elle eut le temps de se rattraper avant que tout son corps se blottisse dans le sol. Faraëll se leva de force et sourit bêtement comme une enfant « même pas mal ». Elle s’approcha lentement en titubant vers la Zafara et lui tomba dessus. Faraëll ouvrit les bras avant de tomber. Elle tomba dans les bras de Arielle qui semblait désorientée. Elle sourit comme si sa gaffe avait eue l’air futile et sourit à travers ses cheveux sales :

- Merci…

Faraëll semblait avoir mal. Arielle regarda le miroir de sa chambre comme si elle voulait lui demander conseil. Mais elle entendit Dresla, sa Déesse d'ancêtre, lui dire par télépathie de ne pas quitte l'Elfe. La Magicana écouta la Princesse sans rien dire.

"Immortels... à part mon ancêtre... je ne connais personne qui soit immortel... faut être un Dieu pour pas mourir d'habitude..."

Faraëll était-elle une divinité?

"Je sais que les Humains font du mal... ils chassaient ceux de ma race il y a des siècles... mais... je connais un Humain très gentil... il m'a jamais fait mal... et j'ai oublié de le dire... je suis dans la royauté"

Arielle, assise, se leva sur ses deux jambes et s'étira. Avant de voir farëll qui voulait se lever du lit et qui tomba à terre. La Magicana eut à peine le temps de s'avancer que l'Elfe se relevait et lui tombait dans les bras. Arielle tomba sur le derrière.

"T'as juste manger une fraise. Prends le temps de te reposer. T'as rien à craindre ici. Neisha et Neiran me protègent alors ils te protégeront toi... et puis... t'as besoin d'un bon bain...

La Magicana replia saqueue contre elle et frotta machinalement son immense cicatrice à la jambe.

Faraëll se releva, un peu gênée. Elle s’excusa d’un signe de tête et acquiesça quand la boule de poil bleue lui pria de se reposer. Elle se prit la tête d’une main. Elle était assise à genoux sur le côté, une seule main pour tenir tout son poids. Faraëll ouvrit grand le yeux quand la Zafara lui avoua faire partie de la royauté. Elle regardait le sol, les cheveux pendant devant le visage. Une autre princesse? Comme elle, elle devait avoir des responsabilités… Elle semblait si jeune pourtant… Elle toussa un peu, reposa sa main sur son ventre.

- Oui je devrais manger…

Faraëll, après avoir dit cela, se rappela qu’elle voulait lui dire pourquoi les elfes étaient immortels. Elle releva la tête légèrement, quelques mèches de cheveux tout sales devant ses yeux qu’elle referma en souriant :

- Je suis pas une déesse. Enfin je crois… mais je ne suis pas immortelle pour autant, c’est seulement que je peux vivre très très longtemps. Quelques elfes meurent…Mais c’est parce qu’ils sont très très vieux…

Elle repensa aux rares obsèques elfiques auxquelles elle devait participer pour son rôle dans la royauté. Les grandes robes vertes et noires qu’elle devait portées, le regard qu’elle portait au sol pendant que sa mère bénissait l’elfe qui avait vécu plus de 10 000 ans. Faraëll se rappellera le simple geste que sa mère lui faisait faire en signe d’espoir de la jeunesse. Elle levait les bras au ciel et les ramenaient en prière. Elle disait quelques paroles en elfique et lançait une rose blanche pour protéger l’âme du noir. La cérémonie était très rare, mais très longue. Faraëll se rappelait ses gestes comme un souvenir douloureux. Elle resserra sa main sur son ventre et continua de répondre à Arielle.

- Tu as raison je suis très sale. Il y a longtemps…

Elle oublia son mal de ventre pendant quelques secondes pour jouer avec ses cheveux qui paraissaient encore plus emmêlés lorsqu’elle y passait ses doigts.

- Merci… je ne sais pas quoi faire pour te remercier.

Faraëll se leva. De cette façon elle paraissait très grande à côté de la Zafara. Faraëll était extrêmement maigre et blême. Elle semblait être sans cesse maladive. Faraëll souriait encore. Elle restait joyeuse même quand elle n’allait pas bien. La douleur de son ventre était semblable à celle d’une très grande faim. Ses jambes bougeaient de gauche à droite, molles comme des spaghettis. Faraëll arriva à se tenir mieux et elle leva les bras dans les airs en disant comme une petite fille :

- Je suis en pleine forme!...

Elle tomba assise sur le lit. Elle regardait toujours Arielle en souriant comme un enfant. Elle repassa la main derrière la tête et dit :

- Peut-être pas tant que ça… mais bon. Je devrais me laver avant? Non?

Quant à son rang, Arielle cru bon d'apporter des précisions.

"Arielle Sylian, Princesse de Nascarian, fiancée du Prince Cirrus avec qui je dois me marier depuis ma naissance"

La Magicana se massa la jambe, trouvant l'Elfe lourde et l'écouta. Alors ils vivaient longtemps... c'était pour ça. Mais combien environ?

"Ma race est vielle de plusieurs millénaires. Nous vivons environ cent ans. J'en ai vingt"

Sale... Faraëll n'était pas sale... elle était épouvantable!

"Je peux t'emmener à la salle d'eau pour que tu puisses te laver. Je ne connais rien de mieux pour se détendre. Je prends soin de ma fourrure parce que je suis unique. je suis la seule à briller ainsi. Comme la première Reine de mon royaume, notre Déesse"

Arielle adorait parler de Dresla qui voulait l'entendre. La Déesse était si différente et si semblable à la fois. Et la Princesse adorait lui parler. Apprendre son histoire, sa vie. Alors qu'elle n'avait rien à cacher. Arielle baissa les yeux.

"Ne me remercie pas... après tout... entre Princesses, on doit s'aider"

Elle avait un sourcil froncé et l'autre haussé. Elle se leva, les mains sur les hanches.

"Faraëll Isthar, Princesse des Elfes qui a décidé de voyager pour échapper à sa mère... pourquoi puis-je en être certaine? Je ne suis pas qu'une Princesse. Je suis une Magicana et..."
{Lune cesse de faire ton importante...}

Arielle se figea. Dresla apparut dans le miroir.

{Êtes-vous assez remise pour prendre un bain, Princesse Faraëll?}
*Elle gâche mon plaisir...*
"Faraëll, je te présente la Déesse Dresla. Mon ancêtre"

Faraëll écouta la Zafara bleue parler d’elle avec un petit air vantard. Elle rigola de cette attitude, se disant que la petite Arielle avait l’air encore plus mignonne comme ça. Elle se regarda à nouveau quand elle lui dit qu’elle pourrait se laver dans la salle d’eau. Faraëll imagina un bon bain, se laver… et surtout enlever la crasse. Elle se trouva à son tour épouvantable. Elle ne se souciait pas beaucoup de son apparence depuis qu’elle voyageait, elle espérait plus survivre. Elle avait les cheveux vraiment mêlés et juste à passer les doigts dedans, ceux-ci coinçaient.

- La déesse de ton royaume devait être très belle…dit Faraëll en s’imaginant une version d’Arielle en plus grande, gracieuse et sereine.

Elle crut entendre un léger rire provenant d’un coin de la pièce. Faraëll n’y porta pas trop attention, croyant que la fatigue y était la cause.
La princesse de Nascarian fit un mouvement du visage remarquable. Ses expressions semblaient amplifiées par le fait tel qu’elle était différente aux yeux de Faraëll. Elle avait fait signe de questionnement lorsqu’Arielle avait dit « entre princesse ». Faraëll la regarda anxieusement jusqu’à ce qu’elle s’expliqua. La princesse avoua savoir l’identité réelle de Faraëll. Faraëll sentit son cœur faire deux tours. Elle le sentait encore battre très fort dans sa poitrine… Elle savait… Magicana? Qu’est-ce que c’était? Comment pouvait-elle savoir… Faraëll avait ouvert les yeux très grands lorsqu’elle avait entendu son rang sortir de la bouche de la petite Zafara…Elle tenta de balbutier quelque chose quand une autre vient interrompre ses essaies.

La déesse laquelle avait parlé Arielle peu avant venait d’apparaître dans le miroir entassé dans le coin près d’Arielle. Son reflet était flou un peu mais elle était d’une beauté rare… Faraëll s’inclina, gênée, et se sentit indigne dans cet état crasseux. Elle rougit un peu et fit signe qu’elle était honorée de la présence de la déesse. Elle n’osait pas trop se relever la tête, mais dit de son air timide :

- C’est vrai qu’Arielle est aussi belle que vous.

Elle releva la tête et sourit. Faraëll ressentit une autre douleur au ventre et y posa la main. Elle sourit pour apaiser l’inquiétude qui commençait à s’étendre sur les visages voisins. Comme pour dire « Ça va! Ça va! » elle faisait aller sa main de libre de haut en bas. Elle se leva du lit et s’efforca de tenir debout. Elle regarda dans le miroir la déesse qui ressemblait beaucoup à la princesse et ferma les yeux de moitié. Elle sourit de nouveau en disant :

- Bon… une princesse se doit d’être propre. Je veux être aussi belle que vous deux!

Elle avait dit cela avec une pointe de regret dans la voix. Le fait qu’elle fut découvert ne l’enjouait pas beaucoup, mais elle cachait ses émotions. Si Arielle changeait par rapport à elle? Si elle la dénonçait à sa mère… Si Faraëll devait reprendre ses responsabilités?...Faraëll regarda le sol pendant quelques secondes et releva la tête, joyeuse. Elle fit quelques pas déséquilibrés vers la porte et salua la déesse dans son miroir. Elle s’arrêta net devant la porte.

- Ah…heu… j’ai oublié quelque chose…

Elle se sentit complètement bête.

- Princesse… est-ce que vous pouvez me reconduire?...

Au compliment vis-à-vis de son ancêtre, Arielle rougit car Faraëll parlait de la Princese et de la Déesse. Mais elle eut un peu de mal à se retenir de rire quand Faraëll eut son visage étonné lorsque la afara avait dévoilé qu'elle connaissait son identité. C'en était très comique. La Zafara devait sang-froid à Dresla qui lui disait de ne rien faire mais elle échappa quelques faibles gloussements.

Dresla, dans le miroir, regardait l'Elfe avec attention, les yeux rivés sur elle alors que ceux d'Arielle allaient de la Déesse à la Princesse toutes les 30 secondes. Faraëll n'eut pas de réaction brusques en voyant la Reine. C'était bien. Dresla inclina la tête devant le salut de la voyageuse pour la saluer. Arielle rougit lorsque Faraëll dit à la Reine que la Princesse était aussi belle qu'elle. Celle-ci sembla avoir une autre douleur au ventre. Les deux Déesses se regardèrent avec inquiètude. Ça allait mal? Pourquoi? Comment? mais Faraëll leur fit signe de ne pas s'inquièter. Mais elles ne se calmèrent pas pour autant.

Dresla sortit du miroir au cas où elle devrait donner un coup de main. Arielle s'approcha de l'Elfe et mit une main sur son épaule.

"Laisse-moi te porter. Ça ira mieux"

Dresla se lévita et regarda les deux Princesses.

Vous êtes trop faible pour y aller seule, Princesse Faraëll...

Faraëll qui se trouvait toujours un peu bête de son erreur rougit, gênée. Elle se sentait maladroite et étourdie. Pas seulement étourdie parce qu’elle avait agis de façon irréfléchie, mais étourdie…comme si sa tête allait la laisser tomber encore. Elle sentait l’envie de l’inconscience frôler son esprit, mais se débattait pour empêcher cela de se produire. Elle souriait toujours, debout en déséquilibre remarquable devant la porte. Faraëll vit Arielle bouger. Elle vit ensuite la déesse Dresla sortir du miroir…elle ouvrit grand les yeux.

Faraëll qui ne s’attendait pas du tout à cette apparition encore plus « vivante » de la déesse restait la debout, les yeux gros et le sourire incertain. Elle regarda de haut en bas la déesse Dresla, comme si elle ne croyait pas ce qu’elle voyait.

-… Pradon… mais?... désolée d’avance…

Elle posa la main près de la déesse et la retira rapidement. Elle était quelque peu effrayée par cette apparition et, sans la toucher, Faraëll ne pouvait pas croire à ce qui se dressait majestueusement devant ses yeux. La déesse était incroyablement belle, le même regard rassurant qu’Arielle avait cette nuit-là…ou s’étaient rencontrées les deux princesses. Un regard pur, un pelage éclatant de saphir… Doux était ses gestes. Faraëll se redonna courage en s’assurant que rien n’était mal en cette apparition. Elle releva la main et l’approcha lentement de la déesse qui sembla étonnée. Les yeux ronds de Faraëll s’adoucirent lorsqu’elle sentit que la déesse était tangible. Elle toucha la fourrure de sa tête, comme une enfant qui flatte un petit chat avec inquiétude que celui-ci morde. Elle sourit bêtement. Sa tête commençait à devenir lourde.

- …ah… désolée… je voulais savoir. Si vous étiez vraiment…vrai.

Dresla ferma les yeux à demi et bougea la tête de haut en bas, pour exprimer un « oui » silencieux. Elle dit au moment au Faraëll ramenait sa main un peu tremblante que celle-ci était trop faible pour continuer toute seule. Faraëll fit non de la tête, elle sourit en disant :

- Je peux y arriver… je ne dois pas être… si faible que ça…

Elle tituba un peu et s’appuya contre la porte.

- Je vais… prendre ton offre …Arielle…?

Elle avait dit son prénom avec un peu de recul, comme si dire la lune de saphir ne lui semblait pas encore assez amicale pour cela. Elle baissa les yeux. Faraëll attendit Arielle qui arriva et la prit sur son dos. Elle se sentit un peu étrange dans cette position, mais se laissa porter pour que la déesse et sa descendante cessent de s’inquiéter.

Elles sortirent de la pièce, Arielle prit les devants, Faraëll sur son dos et la déesse gracieuse derrière elles. La princesse des elfes se coucha sur l’épaule d’Arielle, afin de s’y sentir plus à l’aise. Dans son champ de vision elle voyait seulement le mur de pierre qui continuait d’être semblable dans tous les couloirs. Le château devait être énorme… Faraëll se sentit étourdie par les pierres innombrables qui dansaient devant elle et elle finit par fermer les yeux pour cesser son mal. Elle se répéta à elle-même qu’elle ne devait pas s’endormir, mais l’inévitable arriva. Dresla et Arielle devait savoir que la salle d’eau était lointaine, c’était pour cela qu’elles avaient convaincue la princesse de ne pas s’y rendre toute seule… Faraëll se laissait porter par un sommeil léger…

Dresla resta immobile pendant que Faraëll tâtait son visage. Ce qui la fit ronronner par instinct. Les Zafaras, même elle, ronronnaient dès qu'on leur flattait le visage. C'était automatique. Arielle sourit devant la scène. Parfois elle trouvait la Déesse étrange. Elle-même l'était d'ailleurs. mais elle ronronnait quand elle était dans les bras de quelqu'un par contre. Et le faisait moins spontannément.

Maintenant l'Elfe ne doutait plus son apparence. C'était une chose de plus. Elle était encore trop faible. Arielle alla vers elle et la mit sur son dos pour la porter. Même si ses jambes flageollaient à leur tour. Elle allait porter Faraëll coûte que côute. Elle s'endormit sur son épaule. Les Zafaras Bleues la comprenaient et sourirent toues les deux. Arielle prit les devants, la Déesse la suivait. La princesse n'avait rien sur le dos par contre tandis que la Reine portait une robe blanche et simple qui voletait au rythme de ses pas.

La Salle d'Eau n'était pas près. Alors Arielle fatiguait. Dresla se mit à côté d'elle pour l'aider. Elles approchaient toutes les trois. Et arrivèrent. La Reine ouvrit la porte de la pièce. Arielle s'approcha du bain géant, il était immense!, et s'accroupi. Dresla prit Faraëll par les épaules pour l'asseoir.

"Je vais en profiter pour me lustrer un peu"
Imbue de toi-même...
"J'aime être belle et j'aime que ma fourrure brille!"

Quand Faraëll se réveilla, elle était assise et les deux Zafaras bleues devant elle semblait l’avoir observée pendant un moment. Gênée, Faraëll sourit en rougissant. Elle s’inquiétait à savoir combien de temps elle avait dormit comme ça. Le sommeil l’avait surprise, elle n’avait pas pu lui résister. Faraëll regarda autour d’elle et remarqua qu’elles étaient arrivées à la salle d’eau. Un bain énorme reposait aux côtés de Faraëll. Loin de l’image d’une salle d’eau pas trop mal qu’elle s’était imaginée, mais plus près de la salle d’eau luxueuse du château de sa naissance, Faraëll ouvrait grands les yeux devant cette chose énorme. Elle regardait le bain avec passion, comme si celui-ci allait lui apporter le bonheur absolu. (on sait tous qu’un BON bain est bénéfique!!! Parenthèse de l’auteure…) Faraëll se secoua un peu la tête, essayant d’oublier le bain pour un instant. Elle se sentit de nouveau confuse. Elle regarda Arielle et la déesse et dit timidement :

- Est-ce que je vous ai posé problème?....Je veux dire...

Elle souffla.

- Est-ce que j’ai… dormit longtemps?

Faraëll se sentit un peu honteuse d’avoir dormit. Elle pensa à la petite Arielle qui avait du l’amener jusqu’à la salle d’eau. Faraëll regardait le sol en se demandant si c’était bien grave. Elle remarqua l’air un peu triste de la déesse qui n’aimait pas voir Faraëll regarder le sol de cette façon. Faraëll releva la tête et regarda Dresla. Celle-ci lui sourit doucement, un sourire d’une reine, un sourire de réconfort. Faraëll lui rendit son sourire et cessa de s’inquiéter pour ce qui semblait un rien. Elle regarda Arielle en souriant les yeux fermés. Elle se leva de l’endroit peu confortable ou elle était assise, puisque dans la salle d’eau tout était de pierres blanches, immaculées de quelques tâches jaunâtres prouvant l’utilisation. Faraëll secoua sa robe toute sale et regarda Arielle de nouveau.

- Dois-je… l’enlever maintenant?

Elle se sentait un peu bête dans cette situation. Peut-être une qu’elle était timide de se changer comme ça, mais pourtant elle avait l’habitude. Quand au château elle devait de dévêtir, elle était au courant que les gardes étaient là, près d’elle. La vie dans la nature l’avait peut-être rendue moins arrogante et fonceuse. Avant elle se rappelait qu’elle n’avait aucune pudeur tellement elle était bornée contre sa mère. Tout ce qui existait dans son monde la faisait rager, elle détestait vivre, détestait rester enfermée dans ce château. Elle regarda Arielle, espérant une réponse en se disant que se dévêtir était bien peu pour pouvoir se laver.

Quand Faraell sortit de son sommeil, les deux Déesse cessèrent de se chamailler. Étant trop semblable pour que cela empire. Arielle se mit à rire, les bras repliés comme ceux d'un chien faisant le beau devant les yeux ronds de l'Elfe qui fixait le bain.

"Tu t'attendais à un bac d'eau?" dit-elle en gloussant.

Elle s'approcha du bain, toujours hilare.

"Poser problème? Pas le moins du monde... avec tout ce je dois faire pour sauver le monde... porter une Elfe est dans mes cordes"

Dresla leva les yeux au ciel en marmonnant. Arielle regarda la Déesse puis Faraell avec un immense sourire et plongea dans l'eau dans un faible saut de l'ange. Elle alla jusqu'au fond et regarda la surface. La Reine soupira avec un sourire.

Se laver avec ses vêtements ne sera pas très efficace... et puis... Lune n'en porte que rarement... les Zafaras sont moins... détaillés que ceux de votre race... vous ne verrez rien de gênant si ce n'est... que le haut de notre corps mais bon... je me jette à l'eau!

Dresla enleva sa robe blanche avant de rejoindre Arielle en faisant la bombe. La Princesse jaillit de l'eau comme un dauphin avant de replonger avec un cri de joie. La Reine l'imitait joyeusement. Elle n'étaient pas gênées au contraire de Faraell. Elle n'avaient pas vraiment de pudeur entre elles. Et vu les giclées d'eau, c'était le cadet de leur soucis.

Faraëll regarda les Zafaras se lancer à l’eau sans aucune crainte. Elle sourit de voir cet éclat de joie que semblait provoquer l’heure du bain. Il paraissait qu’Arielle et la déesse aimait l’eau. Faraëll continuait de sourire bêtement les mains croisées devant elle en regardant les deux boules de poils trempées s’amuser comme des folles. Elle reçut quelques gouttes d’eau qui lui rappela que toute la petite compagnie était venue jusqu’ici dans le but de laver l’elfe. Elle commença à enlever sa robe lentement en ressentant encore un peu de pudeur. Elle finit par l’enlever complètement, laissant ses mains devant sa poitrine. Elle garda son pendentif saphir en enleva ses bottes avec les pieds. Elle rejoignit les Zafaras dans le grand bain. Au début elle se casa au fond laissant l’eau dépassé ses épaules et puis lorsqu’elle reçut de la mousse au visage, elle éprouva l’envie de se venger. Elle lança de la mousse à son tour en direction d’Arielle et rigola lorsqu’elle la reçut, tout étonnée.

Après quelques moments de folies, elles se décidèrent finalement à se laver plus sérieusement. Faraëll plongea quelques secondes et se releva pour frotter ses cheveux. L’eau autour d’elle devint un peu brune alors que les cheveux de Faraëll perdaient la même couleur causée par le sable. Elle frotta de plus en plus obligeant ses cheveux, ses bras ainsi que ses jambes à redevenir limpide. Elle se retourna et demanda à l’une des deux Zafaras de lui frotter le dos. Lorsque tout son corps lui sembla assez propre, elle se leva du bain.

- ahhhhh!

Ses cheveux semblaient extrêmement longs de cette façon. Trempés, ils lui arrivaient à la mi-cuisse. Faraëll passa une jambe et puis l’autre pour sortir en prenant garde de ne pas tomber. Faraëll se sentait rafraichie et elle se sentait bien mieux. Ses douleurs au ventre étaient toujours présentes mais son mal de tête avait disparu. Elle avait oublier sa gêne et se retourna stupéfaite des bienfaits d’un bain.

- Ça fait du bien… Merci. Mais…

Elle posa la main devant la bouche.

- Comment je m’essuie?

Toute mouillée Faraëll avait le toupet qui lui arrivait dans les yeux. Sa peau semblait translucide maintenant décrassée. Faraëll sourit malgré ses cheveux qui encombrait la vue Les autres cheveux, beaucoup plus long prenait automatiquement la forme de son corps en se collant à elle. Quelques uns s’étaient collés sur ses joues, d’autre devant sa poitrine et enfin les autres restaient à leur place dans le dos. Faraëll avait l’impression de paraître très grande face au bain ou Arielle et la déesse s’amusait encore un peu. La petite lune de saphir était drôle à voir le poil tout mouillé. Faraëll rigola et se rappela sa question.

- Alors… comment je m’essuie?

Dresla et Arielle s'étaient engagées dans un match de lutte aquatique, arrosant tout sur leur passage. Elle riaient aux éclats sans parvenir à se calmer et en étaient venus au jets de mousse. Dresla avait une énorme boule blanche sur la tête et Arielle une belle masse qui pendait de son museau. Après s'être regardées dix secondes, elle devinrent si hilares qu'elles en avaient mal aux côtes. La Déesse savait ce qu'elle voulait en créant les zafaras. Des créatures à la fois arboricoles et aquatique capables de s'adapter à leur milieu de vie sans trop de mal. Aussi Arielle était une très bonne nageuse. Ele lança de la mousse à tout hasard et atteignit Faraell qui lui renvoya son coup. La Zafara la regarda, surprise. Ce qui fit rire l'Elfe. La Princesse rigola à son tour.

Finalement, elle se lavèrent plus sérieusement. Même Dresla. Arielle prit une peau de chamois pour lustrer son pelage. La Princesse adorait se faire belle même s'il n'y avait pas de grandes occasions. Ce fut Dresla qui aida l'Elfe avec joie pour retourner asperger la Princesse de Nascarian avec un immense sourire. Faraell finit par sortir, s'attirant le regard d'Arielle qui rougit et le détourna aussitôt. Dresla pencha la tête sur le côté et sortit à son tour. Elle se secoua comme un chien pour se sécher. Arielle resta dans l'eau. La princesse ne resta pas très longtemps dans l'eau. Elle alla chercher une serviette pour Faraell. Si les cheveux de l'Elfe lui arrivaient très bas, ceux d'Arielle lui arrivait en bas des épaules, le toupet cachant son oeil bleu. Elle ne s'essuya pas tout de suite. Regardant partout à l recherche de quelque chose à faire dans l'eau et tomba sur un jouet en caoutchouc. Elle se laissa aller à son instinct de chasse et lança le jouet dans l'eau pour replonger dans le bain et aller le chercher avec maintes éclaboussures. Quand Arielle jouait, peu importe où et dans quelles circonstaces, elle se laissait prendre au jeu et redevenait très jeune.

» la sortie de foret