Escapade sans permission... sortie sans raison

Dresla lâcha le museau d'Arielle qui posa sa tête sur l'oreiller en ronronnant avant de n'être que silence. La Déesse se leva et tourna le dos à Faraëll se dirigeant vers le miroir. Elle l'effleura avant de laisser sa main tomber sur le bureau. Dresla baissa la tête.

J'ai suivi Lune toute sa vie. Je connais ses secrets les plus intimes et ses moindres rêves. Ce qui la poussé à être ainsi et à être la princesse sauvage de Nascarian...

Il y a 20 ans, Lune naisait. Encore chétive et faible. Mais, moi qui étais dans la chambe de ses parents et qui avait tout vu, sentait que je venais de voir l'un des êtres les plus puissants de notre monde et de notre époque. Avec ses premières années, personne ne vit rien. À ses trois ans, le prince Cirrus de Nicara vint chez nous avec ses parents pour rencontrer Lune. Ils devinrent amis dans les secondes qui suivirent. Quatre ans plus tard, (Dresla eut un sourire qu'elle seule pouvait voir) Lune et Cirrus s'embrassaient pour la première fois. Le père de Lune les rouva et on les sépara. Lune, brisée, sombra dans une dépression dont seule sa mère parvint à la sortir. Une dépression qui dura deux ans. Une sauvage. Une autiste même. J'étais sans cesse avec elle. Cirus l'obsédait chaque jour. Elle en devenait folle.

Elle redevint presque normale, avec un goût prononcé pour la chasse et le combat. Douée en arts martiaux et en escrime. Dix ans durant lesquels elle voulut se donner la mort plus d'une fois. Deux de ses tentatives la conduisit presque au trépas. L'une à ses dix ans. Lune quitta le palais pour être loin des autres. Dans la rue. Sans argent et sans rien. Elle survivait comme une pauvre. Mais elle avait une santé qui flanchait souvent. Sa mère la rerouva, dans un taudis, complètement gelée, au bord de la mort. Cinq ans plus tard, elle s'empoisonnait. Un mois à rester allitée sans pouvoir bouger. À ses dix-sept, elle lança une malédiction sur notre Royaume. Figé dans le temps. Le maléfice se retourna contre elle. la rendant amnésique. Xiao, princesse des Dragons d'Omild, vint chez nous. Pour la blesser. Essaie de voir sa jambe droie. Elle entièrement recouverte d'une seule cicatrice. Souvenir de Xiao. Et... pendant son exil, elle survécut de peine et de misère. Tu vois une zafara nourrie et logée. Mais pendant trois ans, elle était maigre, sale et démunie. Livrée à la merci de ce qu'elle ne connaissait pas. Mais, une nuit, elle revit Cirrus qui l'emmena au Château. Il y a trois semaines...

La Déesse se tourna vers Faraëll.

Lune et moi avaont des milliers d'années d'écart mais nous sommes identiques. je suis son ancêtre et sa soeur. Quand je suis décédée, j'ai séparé mon âme en deux parties distinctes. Lune est moi. L'autre est dans le lit... alors... Lune est une Déesse elle aussi... la deuxième Déesse de Nascarian... Déesse de l'Amour, de la Lune et de la Guerre

Faraëll resta un peu choquée. Tout cela… était arrivé à Lune? Arielle avait vraiment supporté tout cela? Elle avait du courage... Faraëll se sentit égoïste d’oser penser que sa vie avait été malheureuse à cause de sa mère sans amour. Arielle quémandait des fraises comme une enfant. Elle s’agitait pour les petits fruits. Malgré tous ces instants douloureux, Arielle semblait tout de même ne pas avoir tout à fait conscience des ses souffrances en ce moment. Faraëll serra ses mains qui étaient devenues moites. Elle baissa la tête et se mise à pleurer sans retenue.

- Pourquoi…

Sa voix était faible. Elle inspira plus fort et dit avec de la rage dans le ton :

- Pourquoi est-ce que toutes ces choses arrivent aux personnes qui ne le méritent pas? Pourquoi est-ce que ça fait mal... Pourquoi est-ce que j’ai mal pour elle…

Faraëll se sentait mal. Elle avait peur. Peur de la vie, peur d’avancer. Comment peut-on continuer, dans ses conditions? Était-ce pour cela que sa mère restait bien enfermée dans son grand château, profitant de la non-complexité de sa vie de souveraine vénérée? Était-ce pour cela que d’autres passaient leur vie à se battre? Pour ne pas avoir à affronter la vie? Faraëll se rappela ses périples de solitudes dans la forêt. Noire, sombre… Au fond de son âme une rage brûlait, l’envie de tout détruire dominait… Pourquoi vivre? Comme cela?

Dresla regardait Faraëll qui avait pleuré. Depuis un moment elle avait cessé. Les yeux de la princesse des elfes semblèrent avoir changé de couleur. Ils étaient toujours mouillés de larmes mais son regard avait repris un air que Dresla avait déjà vu.

- Eh bien, eh bien… Elle est bouleversée la pauvre petite!

Le visage de Faraëll sourit de façon sordide.

- Veuillez excuser ma présence, chère déesse…

Dresla chancela. Ses yeux s’ouvrirent grand. Arielle s’excitait sur le lit; elle voulait d’autre fraise. Le visage de Faraëll prit hypocritement un air triste.

- Eh bien, eh bien… Il faudrait faire quelques choses… ma petite princesse pourrait perdre ses moyens. Et… ce n’est pas joli, joli!

Dresla remarqua que la voix de Faraëll semblait d’un ton plus grave. Elle avait l’impression de parler avec une voix d’homme. Mais on entendait toujours la sonorité aigue que Faraëll possédait dans ses paroles. Le corps de Faraëll ricana. Ses yeux étaient d’un noir étrange.

- Hum. Je dois partir. Désolé. J’ose espérer que nous nous reverrons plus tard, chère Dresla. En attendant, calmez-la, sinon elle va faire des ravages! Son esprit commence à absorber plusieurs émotions de rage… et l’envie de destruction essaie de la dominer… mais il ne faut pas…

Faraëll sourit de nouveau, un sourire en coin.

- Il ne faut pas que ma princesse soit comme ça, sinon elle ne sera plus mignonne.

Le visage de Faraëll semblait rire un peu de la situation. Dresla ne comprenait pas. Elle tentait de résoudre cet incompréhension, mais rien ne lui venait à l’esprit. Elle ouvrit la bouche pour parler mais le doigt de Faraëll se retrouva devant. Dresla fit face à des yeux sombres comme la nuit. Ceux-ci se fermèrent, suivit un sourire.

- Chuut, je m’en vais!

La main de Faraëll s’éloigna pendant que son corps reprenait place sur la chaise, tête baissé. Quelques larmes tombèrent.

- NON. Je ne veux pas que Lune souffre! Je ne veux pas!

Faraëll avait reprit sa voix de d’habitude. Dresla secoua sa tête pour enlever son air ahuri que la visite de l’inconnu l’avait fait prendre. Faraëll était de nouveau en crise. Il était difficile d’imaginer qu’il y a un instant son comportement était tout à fait calme et de ce fait, étrange… Dresla restait étonnée de cette voix différente, mais elle avait retenue que si Faraëll n’étais pas calmée, il allait arriver quelque chose. Dresla regarda Faraëll et sourit de façon apaisante.

:: Vous n’avez pas à vous en vouloir pour les malheurs de Lune… Ce n’est pas de votre faute. ::

Dresla semblait avoir réussit à calmer un peu Faraëll. Faraëll avait les mains levées devant elle qu’elle regardait depuis un moment. Elle se sentait si impuissante. Elle regarda Dresla qui lui avait parlé et l’écouta. La voix de Dresla semblait être dérangée par quelque chose, mais était toujours aussi apaisante…

:: Vous… amenez à Lune votre soutient et votre sourire… votre amitié. C’est déjà beaucoup pour panser quelques unes de ses souffrances…. Vous la soulagerai princesse Faraëll. Croyez en vous… ::

Faraëll pleura encore un peu. Arielle semblait curieuse de voir de l’eau tomber de ses yeux. Faraëll baissa les mains et remercia Dresla. Elle regarda à nouveau Arielle, désespérée, mais s’efforça de sourire pour ne pas l’inquiéter.

[Quand l'inspi est au rendez-vous ^^ Fara... je t'aime]

Quand on se dit malheureux... tout dépend de ce que l'on a vécu... et de notre perception des choses...

Dresla n'empêchait pas Faraëll de pleurer. Pourquoi l,aurait-elle fait? Il fallait voir la Déesse le soir, assise sur l'une des tours, dans le même état. Elle laissait sa peine s'échapper et s'efforçait de rester calme et sereine en public. Parce qu'elle le devait. Elle soupira et regarda Arielle. Cependant, l'Elfe changea de comportement et la Reine reconnut la voix, et le regard, de toute à l'heure. Pourquoi Faraëll changait de personnalité ainsi? Elle était sous l'emprise d'un sort ou c'était de naissance. La Déesse l'ignoraait malgré ce qu'elle savait. Jamais elle n'avait vu ça encore.

Mais même, elle fut encore secouée. Arielle, elle, tapotait son bras de son museau en gémissant pour lui dire qu,elle avait faim. Sa soeur l'ignora, tant elle était concentrée sur Faraëll... ou la chose qui l'habitait. Qui semblait la prévenir. la princesse risquait de faire quelque chose qui aurait un grand impact... mais négatif? On pouvait le croire. Elle redevint normale. Dresla fut calmée mais non rassurée. Elle secoua la tête. Ou bien l'Elfe était possédée ou elle avait deux personnalités...

Arielle ne cessait de regarder Faraëll. Elle savait reconnaître une personne qui éprouvait de la tristesse même si la raison lui était inconnue.

Ne me remerciez pas... c'est moi qui dois le faire. Les souffrances physiques, Lune les a oubliées... les souffrances de son âme... elles guérissent plus lentement... mais elle se referment...

Arielle gémit pour Faraëll. Elle tendit le cou pour effleurer ses mains, la fixant dans les yeux.

Arielle sembla se désintéressée des fraises pendant quelque minute. Elle regarda Faraëll avec intensité. Son œil rouge et l’autre fixaient l’elfe avec un semblant d’inquiétude. Faraëll releva le visage en larmes devant Arielle. Faraëll ne su pas résister. Arielle posa ses pattes dans ses mains. Faraëll éclata en pleurs encore plus vivement.

- …Arielle… lune… de Saphir…

Faraëll ouvrit les bras et serra très fort Arielle. Elle ferma les yeux. Arielle… Faraëll espérait qu’elle puisse fondre en elle pour ne jamais la quitter.

Une amitié... Dresla espérait que celle-ci puisse durer toute la vie de Faraëll. Arielle étant immortelle. Une longue amitié. Elle le sentait. La Lune... elle était visible... pourtant, c'était le jour. Avec un immense sourire, la Déesse vit le Saphir briller comme l'astre... Arielle serra Faraëll dans ses bras.

"Tu crois vraiment que je laisse une vraie amie quand j'en vois une? Moi aussi j'ai été seule... je sais ce que c'est... je te comprends..."

Elle repoussa Faraëll mais garda ses mains sur ses épaules.

"J'ai passé dix ans... dix ans à attendre celui qui sera la père de mes enfants... par amour. Puis trois ans sous l'emprise de cette malédiction que j'ai moi-même lancée sur mon Royaume et ma famille. J'ai voulu me tuer des centaines de fois. Mais je suis toujours là... devant toi... mon destin... c'est pas de mourir et de rester seule... c'est d'être Reine, d'avoir un mari que j'aime et des enfants qui me combleront. J'ai été blessée en mon âme... mais les blessures guérissent... elles ne seront jamais refermées complètement... mais elles seront si petites... qu'elles seront oubliées... j'ai appris à vivre tout ça... je connais tout ça... j'ai survécu, Fara..."
Nous avons toutes deux soufferts. À notre façon. Toi aussi Faraëll. À ta façon. Il y en beaucoup... et nos seuils sont différents. Mais... quand on le cran, on passe au travers. Nous avons toutes deux bravé la maladie plus d'une fois... nous sommes si fragiles... mais... nous restoncs... car... nous ne voulons pas abandonner... car nous sommes forte... et toi aussi... Faraëll Isthar

Au discourt d’Arielle, Faraëll laissa tomber encore plus des larmes. Lorsque celle-ci la prit par les épaules, Faraëll était honteuse de pleurer comme ça devant Arielle qui avait reprit une sérénité totale. Elle la regarda, touchée par chacun des mots qu’elle prononçait. Dresla parla aussi, Faraëll se retourna vers elle en essuyant un peu son visage avec un bout de la robe couleur crème. Faraëll se sentait tellement bien, tellement heureuse avec Arielle et Dresla. Elle n’accepterait jamais, pour rien au monde, les quitter.

- …nous sommes fortes.

Faraëll sourit de façon un peu forcé, contre sa peine qui continuait de se manifester avec un peu moins d’ardeur. Elle sourit quand même, à Dresla, et elle se retourna vers Arielle pour lui sourire à elle aussi.

- Tu m’es… très chère…

Sa voix tremblait, mais ses mots étaient sincères.

- Arielle…princesse de Nascarian.

Faraëll regardait toujours Arielle avec des yeux brillants. Elle lui souriait du mieux qu’il lui était possible.

- Tu es revenue…? Tu te souviens?

Faraëll hésitait en posant cette question. Son visage avait prit une expression triste, mais pas trop prononcé. Elle ne voulait pas inquiéter Arielle, ni Dresla. Elles avaient fait beaucoup pour Faraëll, et elle leur en était grandement reconnaissante.

Arielle eut des mi-clos et se mit à ronronner.

"Toi aussi tu m'es chère..."

Elle resserra Faraëll dans ses bras. C'était de ça qu'elle avait besoin. De quelqu'un qui attachée à elle pour combler le vide entre sa mère et elle. (L'auteure parle de Faraëll bien sûr). Et quoi de mieux que deux Déesses prêtes à lui donner l'affection qu'elle voulait tant? Dresla se comportait parfois comme une mère envers sa soeur. Elle pouvait faire de même avec Faraëll.

"Comme ma soeur l'adit. Quand mon bijou brille, je suis à nouveau moi et j'ai une mémoire..phénoménale dans ces cas-là"

Arielle eut un rire joyeux.

"Mais la Malédiction sera bientôt brisée. C'est certain. Et je serai moi pour toujours. Pour l'éternité même. Si tu veux... tu pourrais venir nous voir Cirrus et moi. Avec nos enfants. Je suis sûre que ça leur ferais plaisir. Qui sait s'ils ne vont pas t'appeler Tante Fara?"

Elle termina ses paroles avec un autre rire. Puis elle regarda la princesse.

"La passé c'est le pasé. On ne peut pas le changer. Bon... sauf les Dieux mais je ne suis pas de cette branche. Ma soeur non plus"

Les mots d’Arielle venaient droit au cœur de Faraëll. Elle se sentait bien, enfin entourée parce qu’elle avait toujours recherché de sa mère. Faraëll sourit plus sincèrement, et sans efforts. Elle regarda Dresla et la serra dans ses bras. L’idée qu’elle s’était faite de Dresla au début, comme quoi elle ne devait pas être tangible, s’était complètement dissipée. Elle serrait Dresla avec passion. Dresla lui flatta le dos comme une mère l’aurait fait pour consoler son enfant triste ou peureux. Faraëll sourit bêtement en se retirant de Dresla. Elle regarda Arielle et lui dit :

- Maintenant que tu es toi…

Elle regarda dans un coin de la pièce furtivement, celui ou elle s’était exclut pendant un moment lors de l’amnésie d’Arielle.

- Nous devrions nous amuser un peu? Non?

Faraëll sourit. Elle prit les pattes de devant d’Arielle et ferma les yeux en rigolant faiblement.

La Déesse serra Faraëll avec grand plaisir. Arielle assise, sauta de son lit pour ouvrir les portes de son armoire et y fouiller un peu.

Tu cherches?
"Un chandail"

Arielle prit un pull-over (oui il y en avait) et le tendit à Faraëll pour qu'elle l'enfile.

"Tu veux vraiment t'amuser? Sais-tu... voler? Par hasard"

Dresla ouvrit grand les yeux. Arie n,allait pas remettre ça? La dernière fois qu'elle s'était aventurée dans les nuages, 'était un jour d'orage, completement trempée jusqu'aux os. Sa soeur avait du l'attacher au lit pour l'empêcher d'y retourner. Arielle avait été complètement gelée. La jolie journée, le thermomètre fourré dans la bouche, la couverture et lac d'eau chaude.

Ne remets pas ça! La dernière fois, ça c'est mal passé!

Faraëll reçut le pull-over en plein visage. Elle l’observa avec curiosité, n’ayant jamais vu ce type de vêtements dans son royaume. Elle l’enfila sous le regard d’Arielle qui voulait dire « mets-toi ça! ». Faraëll regarda le pull une dernière fois et le remit en arrêtant sa curiosité. Elle y passe la tête, en s’emmêlant un peu dedans ce qui fit rire Dresla avant qu’Arielle annonce ses intentions. Dresla sembla vraiment contrariée, dut sûrement à un mauvais souvenir liés aux intentions d’Arielle. Faraëll, totalement perdue, prit un air abasourdi. Elle regardait dans la direction d’Arielle, la fixant. La proposition d’Arielle résonnait dans sa tête comme en écho. Voler? Si Faraëll savait voler? Elle savait qu’elle était extrêmement légère, mais voler? Cela l’étonnerait.

- Vo…? Voler?...

Elle regarda Arielle qui semblait sérieuse. Dresla, elle, semblait plutôt contradictoire à cette idée. Faraëll sortit ses cheveux du pull-over et profita de ce geste pour essuyer son visage, s’assurant qu’il était sec. Son visage était devenu un peu rouge avec toutes ses émotions. Elle se gratta derrière la tête er sourit bêtement :

- Je ne sais pas… voler. Mais je suis très légère! Je suis facilement transportable.

Faraëll se regarda des pieds au torse. Elle était très maigre, il était compréhensible qu’elle soit facile à transporter. Elle regarda Dresla qui semblait toujours confuse.

- Est-ce que dame Dresla est d’accord?...

Faraëll regarda Arielle, attendant une réponse d’une d’entre elles.

Peu importe ce que Dresla pensait ou voulait dire. La Déesse voulut donner sa désapprobation mais le sourire d'Arielle la fit taire. Elle voulait vraiment voler à nouveau. Dresla soupira bruyamment. La princesse ouvrit la fenêtre pour le balcon et fixa Faraëll

"Si tu es légère ça ira mieux... c'est quoi déjà la poids moyen d'un Zafara, Dresla?"
De 100 à 160 lbs. Cinquante à 80 Kilogrammes en fait
"Ah ben je pèse 120 lbs. ça devrait aller"

Arie avait eu un apperçu du poids de Faraëll. Elle n'était pas lourde.

"Tu resteras sur mon dos... mais il faudra bien t'accrocher... et ne tire pas mes oreilles... elles sont molles mais sensibles..."

Dresla se fit silence. Elle ne voulait pas. C'était visible. Elle et sa soeur ne supportait pasle froid de la haute altitude. Il commençait à y avoir des nuages. Donc de l'humidité. Elle savait qu'Arie adorait traverse les nuages, couvrant sa fourrure d'eau. Ensuite elle montait toujours plus haut, transformant l'eau en une mince couche de glace et l'air se raréfiait avec l'altitude... mais Arielle l'oublait toujours.

La Reine secoua la tête de gauche à droite avec lenteur.

Bon... nous y allons... mais je t'avertis Arielle Sylian! Si tu joues avec la mort une autre fois je t'attache à ce lit pendant une semaine sans possibilité de libération!
"Mais oui... mais oui... je n'irai pas plus haut que les nuages les plus bas"
Tiens ta parole! J'ai en assez d'être ton chaperon!
"Di'Narva! Je ne suis plus une enfant! Arrêtes de me traiter comme telle!"
Tu es ma soeur jumelle! Tu sais que je m'inquiètes pour toi dès que je sors de cette pièce! C'est plus fort que moi!
"J'ai ma vie! Mon mari et mes futurs enfants! Toi tout es fini depuis des siècles!"

Les paroles eurent l'effet d'une gifle pour la Déesse qui leur tourna le dos. Arielle couvrit son museau. Elle n'avait pas dit ça? La pire chose que Dresla pouvait entendre. Surtout pas ça!

"C... C'est pas ce que je voulais dire!" dit-elle rapidement.

La Reine fixa le sol et s'assit dans un coin, le dos vouté. Arie respira pronfondément pour se calmer. La catastrophe. Dresla se vouait corps et âme à sa soeur depuis de la Fête... depuis des années... et elle elle la traitait comme ça? C'était indigne d'une future Reine et d'une Déesse. La princesse de Nascarian se fit muette. Dresla la voyait qui commençait à se maudire. Il fallait l'arrêter sinon Arielle resterait muette et isolée pendant un bon moment. Celle-ci se rassit sur le lit, regardant le vide...

Faraëll écouta les estimations d’Arielle en rigolant un peu. Puis elle et Dresla en virent à se disputer. Dresla était définitivement contre l’idée qu’Arielle aille voler, malgré qu’elle lui ait répondu oui. Faraëll se sentait quelque peu coincée dans cette situation. Les mots d’Arielle commencèrent à devenir beaucoup plus durs, et les sentiments éprouvés par Dresla devinrent de plus en plus forts. Faraëll reçu la détresse de la déesse comme un coup de couteau dans le ventre. Elle plia en deux, main sur celui-ci. Non… elles ne devaient pas se disputer. Arielle ne devait pas dire des mots aussi durs à Dresla. Faraëll éprouvait ce que Dresla tentait de cacher en se retournant. Dresla… avait envie de pleurer, mais s’en privait pour ne pas sembler aussi triste devant les deux princesses.

Faraëll pourtant le ressentait, bel et bien, et très fort. Elle sentait le froid que ces mots avaient pour effet sur Dresla et même plus. Faraëll ne supportant plus la douleur au ventre s’échoua sur le sol, à genoux. Elle toussa en posant la main qui ne tenait pas son abdomen sur le sol pour soutenir le reste de son corps. Faraëll releva la tête et regarda Arielle, les yeux trempés :

- Arielle… fais quelque chose pour dame Dresla…

Elle ressentait beaucoup de détresse. Dresla ressentait peut-être le quart de ce que Faraëll éprouvait en ce moment. Les sentiments que Faraëll interceptait devenaient toujours exagérés une fois qu’ils s’étaient installés en elle. Elle ressentait quatre fois plus fort ce qui rendait Dresla aussi souffrante. Faraëll regarda Arielle encore plus insistante.

- Arie…

Elle toussa de nouveau.

- Dis à Dresla que tu l’aimes!!!

Faraëll semblait tout à fait incapable de mouvement brusque. Elle se demanda si le fait que Dresla soit déesse n’augmentait pas l’ouverture de son pouvoir d’empathie. Pouvoir… on pouvait bien le dire, mais pour Faraëll cela devenait une calamité. Lorsqu’une personne à qui elle tenait était vraiment en détresse près d’elle, tout son corps cessait de répondre et s’abandonnait à un tourment sans nom. Faraëll regarda un peu partout autour d’elle en tentant de se concentrer ailleurs. Elle essayait ainsi de se défaire des sentiments qui l’envahissaient. Rien à faire… Arie… devait soulager Dresla.

La même chose pour Arielle. Aussi fort que sa soeur. Alors elle se taisait et ne faisait plus rien. Elle alla loin des autres et se roula en boule. Dresla savait qu'elle ne mangerait pas tant que sa tristesse serait présente. Qu'elle ignorerait les paroles des autres, qu'elle restait près du mur, couchée sur le plancher, incapable de dormir... Jumelles et Déesses... chacune... ressentant chacune les émotions de l'autre. Arielle vit Faraëll par le son. Mais c'était elle qui devait réparer la faute. Encore une fois...

"C'est... c'est sorti tout seul... je.. je ne pensais pas ça!"

Elle enfouit son visage dans ses pattes bleues.

"Tu commences à faire partie de ma vie... j'apprends à te connaître... mais j'ai ma vie à moi. J'ai mon mari et je vais être mère moi aussi... je veux ma vie... avoir mes idées... les vivre avec plaisir... les vivre avec toi parfois ou avec d'autres... j'apprécie... non... je comprends que tu ne veuilles pas me lâcher... que tu veuilles t'assurer que je vais bien... mais je suis immortelle moi aussi..."

Dresla inspira pronfondément.

Tu ressembles tant à Draror et Myla... je ne veux pas perdre un autre proche... j'ai perdu ma fille unique et l'homme de ma vie... toi tu ne le perdras pas...

Arielle alla enlacer sa soeur.

"Pourquoi tu ne l'appelles pas? Tu es une Déesse non? Tu peux invoquer les morts..."
Je ne veux pas souffrir à nouveau...
Tu ne souffriras pas... tu peux le voir tant que tu veux... tu peux revoir mon grand-père... et beau-frère..."

La Reine retrouva le sourire.

Je crois que notre famille est bien compliquée...

Elle serra Arielle contre elle.

C'est bon... on ira voler toutes les trois...

Les sentiments de Dresla en Faraëll s’évacuèrent lentement. Faraëll sentit cette évacuation comme une vague de chaleur. Heureusement, elle ressentait le bien-être des gens aussi. Faraëll relâche son ventre et pu enfin se relever sans avoir la tête inondée de la souffrance des autres. Elle regarda Arielle qui enlaçait Dresla et enfin elles se détendirent. Faraëll se sentit premièrement beaucoup mieux, et plus à l’aise. Elle pu enfin sourire. Elle trouva que l’amour que Dresla éprouvait pour Arielle était vraiment fort pour qu’elle lui pardonne aussi facilement. Faraëll espéra trouver quelqu’un qui l’aimerait à ce point un jour… Elle repensa aussi à sa mère qui n’avait jamais pardonné ses petites bêtises infantiles, celles qu’une mère aimante finit par trouver drôles au lieu d’indignes. Pour cette pensée, Faraëll baissa les yeux au sol. Comment sa mère avait-elle pu ne pas l’aimer à ce point? Pourquoi ne l’aimait-elle pas…

Faraëll, dans la lune, en sortit lorsque Dresla annonça enfin qu’elle acceptait la proposition d’aller voler. Elle regarda son pull, un peu grand pour elle qui n’était pas très grosse. Elle se redemanda comment Dresla et Arielle allait s’y prendre pour la faire voler. Malgré qu’elle n’était pas lourde, Faraëll avait un peu peur de tomber. Elle regarda Arielle qui semblait très heureuse d’aller voler. Faraëll se sentait un peu étourdie, toute ces idées lui tournaient dans la tête. Elle s’enfargea dans quelque chose et tomba par terre. Faraëll prit un air désolée. Elle s’en voulait un peu d’être aussi maladroite. Elle sourit finalement et se dit qu’Arielle savait ce qu’elle faisait.

- Alors… on y va quand?

Voyant que Dresla acceptait, Arielle se mit à ronronner bruyamment. Elle aimait tant la sensation de liberté, de ne plus être attiré vers le terre, de pouvoir flotter ou foncer sans obstacle et c'est un moyen rapide voyager. La princesse resta sans robe (Elle l'avait enlevé de dormir rappelez-vous) pendant que Dresla gardait la sienne. Faraëll était tombée, et puis? Ce n'était pas grave. Elle devait être un peu désorientée avec tout ça.

Arielle couru au balcon et se lévita, impatiente. Elle fit que piqués et chandelles avant de revenir vers la tour, à trois centimètres de la balustrade. Puis se posa à quatre pattes sur le plancher.

"Tu grimpes Faraëll?"

Dresla, aussi à quatre pattes, donne un léger coup de museau pour l'encourager.

Tu ne tomberas pas. Nous te le promettons

Faraëll, encore un peu inquiète, sourit bêtement. Elle secoua sa robe et regarda Arielle qui s’excitait déjà à l’idée d’aller voler. Elle semblait adorer quelque chose dans cette action, laquelle Faraëll ne pouvait pas définir puisqu’elle ne pouvait pas voler. Arielle chérissait cette chose comme un précieux cadeau qu’elle ne recevait pas souvent. Faraëll se calma à cette pensée. Elle regarda Dresla qui la rassura et qui l’encouragea à monter sur Arielle. Faraëll, un peu gênée, se sentait mal à l’aise de monter sur le dos d’Arielle pour la deuxième fois, ne se rappelant pas, bien sûr, la mésaventure dans la forêt. Tous ces souvenirs étaient que constitués d’image flou dans la mémoire de Faraëll. Elle n’arrivait pas vraiment à déceler plus que quelques émotions fortes, la peur, l’angoisse et ensuite le bien-être, un incomparable bien-être après la folie…

Faraëll se secoua la tête et puis grimpa sur le dos d’Arielle qui avait arrêté de gigoter pour lui laisser l’occasion de monter. Faraëll la serra très fort, déjà peureuse. Elle pouvait sentir la fourrure d’Arielle qui, à cause du bain, avait une odeur vraiment exquise. Elle était aussi très douce et d’un bleu magnifique. L’après-midi venait à sa fin, le ciel s’était un peu assombrit. La lune était merveilleusement belle, entourée de nuages grisâtres. Faraëll se laissa envoutée par le vent qui passait déjà par la fenêtre, se faufilant dans tous les poils d’Arielle ainsi que dans les cheveux de la princesse des elfes. Dresla s’avança elle aussi, sa robe prit un coup de vent elle aussi. Elles étaient toutes trois prêtes à démarrer.

Quoique qu'excitée, Arielle resta immobile et s'accroupit pour permettre à Faraëll de monter sur son dos. Elle était si légère. Elle ne pesait presque rien à son goût. Ça allait être facile de la transporter. Mais l'Elfe serrait. Elle devait être nerveuse. Mais il n'y avait pas de quoi s'inquièter. Dresla maniait la lévitation avec brio. Si la princesse des Elfes le désirait, elle pourrait flotter seule.

Le soir tombait et la Lune brillait sur Arie qui se sentait plus forte, tout comme la Déesse à ses côtés. Des vraies jumelles tant elles se ressemblaient. La Magicana du Feu (Arie) s'avança et posa ses pattes avant sur la balustrade avant de grimper dessus comme un chat. À plus de 30 mètres du sol.

Dresla s'envola la première et les attendit sur un nuage. Arielle piqua une jolie pointe de vitesse pour la rejoindre. le vent sifflait dans ses oreilles. Elle voulut retenir un cri de joie mais elle se lâcha:

"WOUHOOOUUUU!!"

C'était la liberté totale. Pas d'obstacle devant son chemin, personne pour l'arrêter. Elle pouvait tout faire. Elle était une Déesse et elle pouvait voler. Peu importe le moment et peut importe l'endroit. Et sous une Lune comme celle-ci, elle était encore plus puissante. Son oeil rouge brillait comme un rubis sous la lumière, presque autant qu'une étoile.

Faraëll retenait Arielle encore plus fort, mais pas trop fort. Elle avait conscience que si elle empêchait la Zafara d’inhaler de l’air, leur chute serait inévitable. Faraëll desserra donc son étreinte. Elle regarda Dresla, qui semblait sûre d’elle-même puis Arielle qui était pressée de partir. Faraëll lança un autre regard furtif dans toute la pièce. Arielle décolla à ce moment. Ayant relâché ses inquiétudes dans son tour de la pièce visuel, Faraëll eut la surprise de sa vie quand Arielle piqua dans l’air. Le vent, très froid, s’engouffra vivement dans ses cheveux et vêtements. Faraëll comprit alors pourquoi elle devait porter ce pull-over gigantesque. Elle remercia Arielle intérieurement de lui en avoir prêté un. Le soir arrivait, on pouvait voir déjà le ciel s’assombrir en haut du soleil qui se perdait à travers des montagnes. Faraëll resserra un peu lorsqu’Arielle commença quelques acrobaties, du moins, c’est ce que Faraëll pensait être des acrobaties. Dresla lévitait près d’elles deux. Faraëll, le visage enfouit dans la fourrure d’Arielle, regardait les premières étoiles qui apparaissaient dans le ciel plus sombre. Elle se sentait si bien comme ça. Elle sentait l’air fouetté doucement son visage, faisant vibrer ses cheveux et tous les poils d’Arielle autour d’elle. Faraëll se laissait bercer lentement par cette euphorie de liberté. Elle comprenait maintenant ce qu’Arielle désirait tant dans l’action de voler…on était si bien, si… légères…

Pour ne perdre Faraëll, ce qui était en réallité très improbable, Arielle ralentit l'allure jusqu'à se laisser flotter et attérrit sur un nuage. C'était une Déesse, je vous le rappelle. Et les Dieux peuvent faire maintes choses impossibles pour nous. Comme attérrir sur un nage, rester droit et regader la panorama sous les étoiles et la Lune. Si brillante à cette altitude. Et si attirante. Dresla regardait aussi la Lune. Arie savait très bien que ceux de sa race qui vivaient à Nascarian regardaient toujours la Lune au moins une fois par soir... pour la seule et unique raison qu'ils venaient d'elle. Il y a trouis mille ans, Dresla était venue à Néopia après une discussion avec Céosus et avait créé les Zafaras avec les rayons de la Lune. Voilà pourquoi elle était la Déesse la Lune et de la Nuit.

La princesse tourna la tête vers l'Elfe. Lui demandant son avis sur le paysage d'un simple regard interrogatif. Les feuilles qui avaient une teinte argentée, les reflets sur les cours d'eau, les maisons encore éclairées, les réunions famillailes, les enfants qui dormaent après une bonne journée de jeux... les animaux noctures qui profitaient de leur Soleil à eux. Estimée par les Nascariens, la Lune était symbole de puissance et d'amour. Les hommes incluaient souvent la Lune dans leurs paroles pour enchanter leur compagne. Dresla soupira et eut un grand sourire. Arie fit de même et elles se mirent à glousser sans raison particulière. Le simple fait de se regarder dans les yeux déclenchait chez elles un fou rire incontrôlable. Elles étaient si bien, loin des soucis, loin des malheurs. Arielle souhaita renouveler cette sensation plus d'une fois à l'avenir. Entre soeurs. Peut-être entre partenaires avec Cirrus. Regarder Nascarian de haut, loin au-dessus, à l'abri des regards. Juste elle et lui...

Faraëll divaguait dans les airs sur le dos d’Arielle lorsque celle-ci se retourna pour lui sourire. La Zafara bleue lui demande si elle appréciait le voyage. Faraëll ne put s’empêcher de hocher de la tête en signe d’approbation. Bien sûr qu’elle appréciait le paysage, elle n’avait jamais rien vu d’aussi beau. Rien vu de tel dans sa tour, qui lui servait de chambre, perdue au milieu de la ville elfique… Faraëll était en pleine extase là-haut, elle vivait un moment inédit, qui n’allait pas se reproduire de si tôt. Elle ferma les yeux un instant, pour profiter le plus possible de ce moment. Le vent… était très doux et la nuit commençait à envelopper les trois filles. Faraëll ouvrit les yeux. Elles étaient posées sur un nuage. Elle sursauta sur le coup, ne croyant pas qu’Arielle pouvait vraiment tenir sur le nuage, mais elle arrêta de s’en faire lorsqu’elle remarqua que personne ne chutait dans le vide du ciel.

Dresla et Arielle regardait la lune avec passion. Arielle commençait à reprendre de l’éclat sous la lune, comme la première fois que Faraëll l’avait vu. Lune de saphir… Elle était vraiment belle. Sa fourrure chatoyait et Dresla de même pour la fourrure qu’on pouvait voir à travers sa robe. Faraëll regarda à son tour la lune. Dresla et Arielle rigolèrent ensemble, un rire franc et sans retenue. Faraëll prit un air un peu bête, elle ne comprenait pas. Mais les voir rire de bon cœur comme ça la fit sourire. Après ce moment heureux, Faraëll continua de fixer la lune… Elle était belle, douce. La nuit était vraiment arrivée. Depuis combien de temps étaient-elles, toutes trois, dans les airs comme ça? Le temps avait passé très vite depuis leur départ de la fenêtre. Elle ne la voyait plus d’ailleurs, d’où elles étaient parties. Faraëll voyait les nuages, les étoiles. Quelques lumières venant de villes un peu plus lointaines… La douceur de la nuit qui tombe. Faraëll fixait la lune. Pour elle aussi la lune représentait beaucoup. C’était ce qui l’empêchait de devenir folle, sa façon de s’évader du monde… Lorsqu’elle vivait au château. La lumière dans son enfance sans amour.

Faraëll se remémora lorsqu’elle priait à la lune de lui envoyer une amie. Ce qu’elle avait fait… Lorsqu’Arielle était née. Faraëll regarda Arielle qui souriait à Dresla. Elle sourit à son tour.

- Arie…je voudrais aller remercier la lune…

C'était bien de rire un bon coup. Le poids des soucis devenait plus léger. Et parfois il s'envolait. Les deux Zafaras ressentaient ça comme ça. Et le panorama magnifique... Arielle se calma et garda le sourire. Elle flotta et quitta le nuage, suivie de sa soeur. Elles allèrent plus lentement pour que la jeune Elfe puisse admirer ce qui se trouvait en-dessous d'elle. Elles arrivèrent à l'océan mais continuèrent. Un demi-heure après (C'est loin le continent) Fara pouvait voir un autre paysage. Mais elles n'étaient plus à Fabulya. Non.

Elles étaient à Néopia. Pas d'Elfes, pas d'Humains ou d'Ange... il n'y avait que des Néopets. Arielle perdit doucement de l'altitude pour se rapprocher du sol sans pour autant se faire voir. Elles étaient à Daribad. Arie survola le Château de pierres brunes et rouges et passa au-dessu du village ainsi que de l'Oasis. Puis elle alla vers la gauche et le décor de sable changea pour une immense plaine d'herbe longue et pâle. Oribano. Les changements étaient presque radicaux. La princesse prit un virage à angle droit vers la droite cette fois-ci pour aller dans la jungle de Nicara qui ressemblait plus à un marais qui commence à s'assècher. Mais la jungle restait belle. Arielle s'arrêta devant une grotte, regarda un peu, et poursuivit son chemin vers le Nord du continent. Les arbres devinrent plus simples, la végétation moins dense... mais tout cela restait beau... si on excluait le gris qui régnait sur les autres couleurs de Nascarian...

La Magicana se posa devant les portes d'entrée de l'enceinte du château. [Châeau d'Hyrule dans Zelda Wind Waker ou Four Swords Adventures de Zelda (Aidez-moi à trouver une image!)] Fermées. Elle s'accroupit pour laisser Faraëll descendre.

"Nous sommes arrivées chez moi"

Puis, ce qu'avait dit Faraëll lui revit en tête...

"Pourquoi remercier la Lune? Tu as avais demandé quelque chose à Dresla?"

Après sa demande, Arielle n’avait pas tout à fait répondu. Elle rigolait doucement avec Dresla, le grand sourire. Faraëll sombrait dans la fatigue. Elle était complètement épuisée… Il faut dire qu’elle n’avait pas dormit du tout, lorsqu’Arielle avait passé l’après-midi à roupiller. Dresla étant une incarnation ne devait pas se fatiguer comme une elfe. Faraëll regardait faiblement, yeux mi-clos, le paysage qui changeait encore. On volait? Encore? Faraëll n’avait plus la force de tenir debout, elle gardait son énergie pour se tenir à Arielle. Bercée par Arielle, les cheveux dans le vent et le visage rafraîchi par la brise incessante, Faraëll était si bien. Ce n’était pas que Faraëll tombe endormie. Arielle ne remarqua rien. Elles continuèrent leur chemin vers Néopia sans trop de pirouettes, ce qui ne réveilla pas Faraëll.

Elles arrivèrent. Arielle et Dresla atterrirent. Faraëll glissa sur le sol, la bouche grande ouverte, respirant profondément. Décidément, une elfe avec un manque de sommeil c’était difficile à réveiller.

Il fallu que Faraëll tombe pour que les deux Déesses se renden compte qu'elle dormait. Elle en restèrent comme deux ronds de flanc pour repartir avec un fou rire qui résonna mais lugubrement. Ce qui les fit taire presque aussitôt, collées l'une à l'autre. Arielle prit l'Elfe dans ses bras et lui carressa les cheveux. Si elle devait dormir, qu'elle le fasse en paix. La Déesse alla chercher un bout de tissus et le mit en boule pour faire un oreiller sur lequel Arie déposa Faraëll. Pour un moment durant lequel les deux Zafaras regardaient autour d'elle. Arielle, nostalgique, fondit en larmes et se réfugia dans les bras de sa soeur qui lui flatta le dos. Arielle émit un cri perçant que n'importe qui dans le royaume aurait pu entendre s'il n'y avait pas eu cette Malédiction. C'était sa faute tout ça... elle ne pouvait aller dans les bras de sa mère comme elle le désirait tant depuis si longtemps...

Faraëll dormit pendant un moment, elle n’eut pas conscience que les deux Zafaras avait rigoler de sa situation loufoque. Faraëll avait sentit un meilleur confort que le sol à côté de l’endroit ou elles avaient atterri, elle bougea un peu, pour se mettre à l’aise avec son oreiller improvisé.

Son corps se reposait, doucement. Faraëll émettait quelques sons. Elle commença à bouger un peu. Un rêve… un cauchemar.

::: Rêve :::
« Tu me fais honte! »

Faraëll regarda sa mère, l’air malheureuse. Les yeux au sol, le regard mouillé.

« Comment veux-tu que j’ai envie de faire plus pour toi, alors que toi, tu n’a jamais rien fais pour moi! Tu ne comprendras jamais! Tu n’as pas changé! »

La main de sa mère lui arriva au visage. Même si c’était pour une gifle, Faraëll savait que sa mère n’aimait pas la toucher. Elle avait honte d’elle, pas seulement pour son comportement. Elle avait honte de ce que sa fille était, piteuse… La mère savait pourquoi elle dédaignait autant sa fille… Son père était… Elle afficha un dégoût évident sur son visage. Faraëll qui retenait ses larmes, car cela était indigne, cru qu’elle était dégoûtée par elle. À l’intérieure de la jeune elfe s’alimentait une rage indéfinie à l’égard de sa mère. « Tu me fais honte! », « Tu me fais honte! »… Les mots continuaient de raisonner. Et puis, un endroit noir. Tout noir.

Une faible lueur, tout loin là-bas. Une lueur violette… si douce… « Papa… » Faraëll pensait comme un enfant, mais était consciente que cette partie de rêve était plus que de son imagination. Sans savoir pourquoi, elle savait que ce rêve était une partie d’elle qui voulait lui apprendre quelque chose. « Papa… »

La lumière se mouvait au loin. Une forme semblable à un bras enlaça Faraëll. Elle se sentait toute petite, mais très heureuse. « Papa…! » Des larmes coulèrent un peu. De joie. Elle qui pendant les premières minutes de son rêve aurait voulu mourir au lieu de revoir sa mère. La lueur violette n’avait pas de visage, ni de formes précises, elle était seulement chaleureuse. Faraëll n’était pas plus petite, ni plus jeune, elle était l’elfe qu’elle était maintenant.

« He bien, ma princesse… ma si petite princesse… Je t’aime tellement. Si longtemps avant que je puisse enfin te revoir… »

La voix était plus grave, plus sombre…

« Pardonne-moi de t’utiliser parfois. Ta mère… Elle m’a… »

Faraëll, dans ses gestes lents de son rêve ouvrit les yeux. Mère? Qui était cette personne… Faraëll voulait tout oublier et rester dans ce rêve à jamais. Mais bien sûr elle se réveilla. Au moment ou elle ne voulait pas.

Les sons revirent à ses grandes oreilles. Des sons, des gémissements. Et les émotions virent frapper Faraëll. Arielle pleurait. Elle ne l’avait pas vu, mais elle le savait. La tristesse de la Zafara l’avait frappé vivement, une grande peine. Faraëll se leva, les yeux légèrement mouillés et marcha en direction de Dresla qui tenait Arielle.

- Arielle…

Elle regarda Dresla.

- Pourquoi est-ce qu’Arielle pleure?

[Ne me dit pas que cette vois c'est...]

Dresla serrait Arielle contre elle pour la calmer, la rendre joyeuse. mais Arielle éprouvait une peine qu'elle ne pouvait effacer. La princesse versait des larmes sans cesse. Elle ne pouvait s'arrêter de pleurer. Elle gémit encore d'autres fois, d'autres cris perçants, d'autres larmes encore et encore.

La Déesse lui carressait le dos. Mais rien à faire. Ça ne marchait pas. Elle laissa Faraëll s'approcher. Pourquoi l'en empècher? Ça n'aurait servi à rien... Dresla regarda l'Elfe, les yeux tristes.

C'est sa mère... Alliéa, sa mère, est dans ce château... immobile depuis trois ans... Lune ne peut lui parler, la sentir contre elle... Voilà le pourquoi de sa peine. Sa mère était très proche d'elle... Lune allait toujours la voir pour être avec elle...

[Pas d'inspi...]

» la sortie de foret