Escapade sans permission... sortie sans raison

Faraëll regarda le sol. Triste. Elle ressentait en plus de sa propre tristesse, une grande partie de celle d’Arielle. Elle comprenait mieux sa détresse. Faraëll fronça les sourcils et avança devant les deux Zafaras accaparées. Elle passa devant elle, chaque main se resserrant sur elle-même, pour former un poing. Elle ne supportait pas cette malchance qui gardait Arielle prisonnière… Elle ne comprenait pas vraiment les détails de cette affaire, mais à l’intérieur d’elle une rage sans nom bouillait. Elle avança encore et se heurta à un mur invisible qu’elle s’était imaginé.

Faraëll leva les bras et concentra toute sa force. Elle agissait sans réaliser l’impact de ce qu’elle faisait. Si elle pouvait arrêter le temps, pouvait-elle en faire le contraire? Peu importe, Faraëll allait faire cet acte quand même. Elle ferma les yeux et commença à dire des paroles en langue elfique ancienne. Son pouvoir n’était pas commun, il venait de très loin… Le dernier elfe à l’avoir posséder avait été exilé… Il avait disparu avant que sa sentence soit adjugée. Faraëll ne savait pas d’où lui venait ce pouvoir, mais celui-ci était une raison de plus qui nourrissait la haine de sa mère envers sa fille. Faraëll ne savait pas non plus d’où venait ses paroles, elle avait le sentiment qu’elles venaient de son âme, très profondément dans son âme, une partie d’elle encore sans nom… L’air autour d’elle l’entoura d’une forme semblable à une tornade et de l’eau vint se joindre à sa mixture pour lui procurer plus de force. Faraëll sourit à travers l’abri transparent. Elle souriait pour Arielle qui observait la scène avec Dresla. Et son regard devint sombre. Les cheveux de Faraëll virevoltaient dans tout les sens, la jupe de la robe couleur crème, celle qu’Arielle lui avait fait mettre au château, elle suivait les mouvements de la tornade. Son pull-over aussi prenait le vent. Faraëll était en transe, elle allait exécuter son sortilège alors que …

- Non.

Une forme violette, une forte lumière. La forme d’un bras avait arrêté le bras de Faraëll. Celle-ci ne bougeait plus du tout. Figée dans le temps pour quelques secondes. La lueur violette foncée sembla parler à Arielle.

- Empêche-la… tu sais ce qui en résulte.

La lueur s’infiltra dans le corps de Faraëll qui reprit mouvement. Elle levait les bras. Elle se prépara à faire grossir son stock d’énergie…

Fara... semblait vouloirs faire quelque chose... mais quoi. Arielle arrêta de pleurer, perplexe. Mais ce qui arriva lui enleva toute envie de verser des larmes. Les deux Zafaras Bleues restèrent sur place, les yeux ronds. Dresla comprit les mots. Elle comprit ce que l'Elfe voulait faire et l'expliqua à Arielle par télépathie. La princesse devint affolée. Son oeil rouge pâlit radicalement... Et cette voix grave... Arielle s'approcha de Faraëll. Il ne fallait pas. Elle ne devait pas! Surtout pas!!

La Zafara ignora l'espèce de tornade pour prendre l'Elfe par derrière et cria à son oreille:

"FARA!! NON! MOI SEULE PEUR LIBÉRER MON ROYAUME! SI TU LANCES TON SORTILÈGE... ÇA IRA MAL... TRÈS MAL! ÉCOUTES-MOI FARAËLL!!"

Dresla s'avança à son tour. Elle son bras gauche perpendiculairement à son corps et fut enveloppé d'un halo argenté.

Tiens-la encore un peu... je vais essayer de l'affaiblir...

La Déesse y parvint. Réussissant à enlever assez de puissance à la jeune Elfe pour l'empêcher de jeter son sortilège. Sinon ça irait mal pour elle. La Reine ne voulait même pas y penser. Son confrère Kronos pourrais régler le problème du temps, il en était le Dieu, mais Faraëll en aurait des conséquences trop grandes pour elle. Arielle essayait d'aider sa soeur mais elle ignorait comment. Alors elle l'encourageait. Quelle plaie d'être une Déesse parfois!

"Faraëll... cesse ta magie... c'est beaucoup trop dangereux... tu vas y laisser beaucoup! Crois-moi Fara! Arrêtes! Pour moi!"

Faraëll sentit seulement la main de Dresla sur elle. Puis son corps s’affaiblir. Puis un chute dans sa faiblesse. Et Arielle qui la suppliait d’arrêter… pourquoi? Qu’est-ce qu’elle faisait de mal? Faraëll s’affaiblissait encore plus. Dresla et Arielle étaient en pleine folie dramatique. Faraëll tomba. L’énergie l’entoura échoua elle aussi et finit par disparaître dans l’air ambiant. Faraëll atteignit le sol lentement.

-… Pardon Arielle… je pensais…

Elle ferma les yeux.

- Désolée…

Elle perdit connaissance.

Dans son esprit se brouillaient plusieurs choses. Sa magie se réveillait rarement, encore moins de cette façon. Le temps… était précieux. Une lueur violette se promenait dans l’espace d’une noirceur infinie. Faraëll était étendue au centre, en fait il n’y avait pas de centre, tout l’espace s’étendait à l’infini. Faraëll couchée dans ce noir infâme se voyait réconfortée par la lueur violette, de laquelle on pouvait apercevoir plus de formes, des longs cheveux, un corps plus ou moins humain… Et cette forme la serrait dans ses bras. Faraëll était semi-consciente, sentait seulement une chaleur qui l’entourait.

- He bien, he bien… ma jolie princesse, tu ne dois pas tout dévoiler comme ça.

La lueur sembla regarder Faraëll. Une main tenta de relever la tête de Faraëll, mais elle passa au travers de la tête et revient devant la lueur.

- Je ne peux même pas te toucher…

La voix résonnait plus en échos dans l’esprit de Faraëll. Elle sentait une tristesse au fond d’elle, elle ressentait ce que la lueur vivait.

- Saches que je t’aime, ma fille…

La lueur disparut. Faraëll se retrouva seule dans l’espace sans fin noir comme l’ébène. Elle ferma les yeux et oublia tout dans le noir. Elle avait perdu conscience.
Au sol, Dresla et Arielle pouvait la voir. Dresla qui la tenait toujours tremblait de son effort pour avoir vider les forces de la jeune elfe. Faraëll restait au sol sans mouvements.

Pensais... pensais quoi? L'aider? Mais personne ne pouvais l'aider... personne ne pouvais rendre ce Royaume normal sauf la princesse.

"Fara... Faraëll!"

L'elfe avait de nouveau perdu connaissance. Arielle voyait Dresla trembler. La Magicana la débarrassa de la princesse des Elfes. La Déesse tomba assise sur le sol, épuisée. Vidée par l'effort fourni.

"Dresla? Ça va?"
J'ai rarement fait une telle chose... c'est même la première fois...
"C'est épuisant?"
Pour moi oui... ce n'est pas mon pouvoir... j'ignore ce qui se passe... avec Faraëll...
"Elle change de personnalité? C'est ça?"
Et je ne sais pas pourquoi... elle m'a prit de court deux fois...
"On lui demande à son réveil?"
Si on elle veut bien... sinon on n'insistera pas...

Dresla mit Fara sur le dos de sa soeur et elles partirent. Arielle jeta un dernier regard à sa demeure. Ele émit un son d'adieu même si personne ne l'entendait. Elles revinrent au Château de Neiran pour déposer l'Elfe sur le lit et attendre son réveil.

"Combien de temps on attends..."
Je l'ignore... une Déesse ne sait pas tout...

Faraëll ne sentit rien de ce qui se passa à la suite de son évanouissement. Elle resta dans son état d’inconscience, son corps ramollit. Seulement dans le monde irréel de son esprit elle savait qu’on veillait sur elle. Qu’une personne sans nom la réchauffait dans les fin fonds de son âme. Faraëll savait aussi qu’Arielle s’occupait d’elle, ainsi que Dresla. La lueur qu’était son âme sourit.

Après un très long moment Faraëll ouvrit les yeux. Elle était au château, dans la chambre d’Arielle. Faraëll ne savait aucunement ce qui s’était passé. Elle avait oublié tout depuis le vol vers Nascarian. Après qu’elle se soit endormie sur le dos d’Arielle. Elle sembla déconcertée d’être dans la chambre.

Faraëll regarda Arielle, l’air perdue et désorientée. Elle sembla sérieuse un moment. Puis elle s’efforca de sourire.

- Arielle? Nous n’étions pas en train de voler?

À la lueur matinale qui entrait doucement par la fenêtre, laquelle les trois filles étaient sorties en soirée, Faraëll pu déduire qu’elle avait manqué une partie de sa journée. Elle regarda les couvertures qui l’abriaient, puis ses mains pâles, quasiment translucides… Faraëll se rendit compte que sa première question était trop vite dit. Elle se reprit :

- Est-ce que je me suis endormie?

Elle attendit une réponse d’Arielle ou de Dresla avec un air incertain. Pourtant… elle était sûre que quelque chose lui était arrivée. Surtout qu’elle se sentait étrangement faible…

Arielle, croulant sous la fatigue, tomba à plat ventre sur le sol après que Faraëll se soit réveillée et ronfla juste assez fort pour ne pas passer inapperçu. Dresla cacha son sourire. Arielle était en effet une grande dormeuse quelque soit l'endroit où elle se trouvait. Tout endroit était bon pour dormir. La Déesse prit un drap de rechange dans une armoire et la couvrit pour qu'elle n'attrape pas froid. Arielle roula sur le côté, les bras contre elle.

Puis rejoignit Faraëll pour s'asseoir sur le lit, la fixant intensément, sans détourner le regard. Lui faisant part de la gravité de la situation.

Le dejeuner ne devrait pas tarder... vous avez dormi une fois de plus... princesse... et cette fois... c'est Lune qui est fatiguée

Elle désigna Arielle d'un geste de la tête. Elle se pencha vers Faraëll, les yeux rouges alors que l'instant d'avant ils étaient plus bleus.

Avez-vous conscience de ce que avez failli faire, princesse? Avex-vous conscience de ce qui aurait pu se passer... ce qui aurait pu vous arriver? À vous et à vous seule?

Faraëll, surprise de la réaction de Dresla, montra de l’angoisse sur son visage. Quoi? Qu’avait-elle fait pour que Dresla la regarde de cette façon? La déesse semblait très sérieuse. Faraëll paniqua et elle leva les bras en signe d’impuissance. Elle regarda la couverture qui la recouvrait, puis Arielle qui roupillait sans silence. Ses yeux devinrent très grands. Faraëll savait qu’elle avait agit, mais sa mémoire ne voulait pas le lui rappeler.

Faraëll se prit la tête entre les mains, desepérée.

- Qu’est-ce que…

Faraëll sentit quelques larmes sur ses joues.

- Pourquoi êtes-vous fâchée?

Elle pencha la tête honteuse, sans même savoir pourquoi. Son esprit était confus. Elle regarda furtivement un peu partout, nerveuse. Pourquoi Dresla était-elle aussi sévère? Qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire d’aussi grave? Faraëll regarda finalement Dresla avec inquiétude.

Dresla se redressa, l'air grave. Il était rare, très rare de la voir ainsi. La Déesse était d'une nature douce et rassurante... mais le geste de Faraëll l'avait inquiètée à haut point. Les conséquences de son geste auraient pu être grave et qui sait si Céosus, Dieu Suprême de toutes les Divinités, aurait laissé passer une telle chose. Desla commençait à gronder sous la colère sourde.

La Déesse se leva brusquement. Arielle, endormie, se frotta le museau dans son sommeil. Dresla eut un regard plus doux à son égard mais il durcit en croisant celui de la princesse des Elfes. Elle s'appuya sur la commode de sa soeur et fixa le miroir un long moment. Pour faire apparaître un trône en or dans lequel elle prit place, une jambe par-dessus l'autres, les mains jointes.

Je ne suis pas fâchée... je suis en furie!

Elle plaqua ses mains sur les accoudoirs d'un geste soudain et violent. Ses yeux devinrent rouge sang.

En furie de voir une princesse comme vous oser faire un tel geste! Essayer de défiger le temps? Et puis quoi encore! Avec un peu plus de jugeotte, Faraëll, vous auriez pu demander pourquoi le Royaume d'Arielle est maudit par un Maléfice aussi puissant qu'Ancien! Avec un peu plus de jugeotte, vous n'auriez pas essayé de tout réègler vous même! Et que le sachiez à l'avenir: Seule ma soeur pour rendre son royaume tel qu'il était il y a trois ans! Elle seule! Car elle seule est assez puissante! Vous avez failli vous faire bannir de votre famille et de votre peuple, princesse! Comme le seul autre Elfe qui a osé! Il a été banni il y a plus de 400 ans!

Faraëll complètement abasourdie par les mots de Dresla fondit en larmes. Elle s’agrippait à la couverture pour essuyer l’eau sur son visage et camoufler celle qui continuait de tomber. Elle repensa promptement à sa mère qui hurlait sur elle depuis toujours. Non, Dresla ne pouvait pas être comme ça… Faraëll entendit plusieurs mots de la déesse résonner dans sa tête, puis un grand vide. Elle se sentit légère et même inexistante. Ses yeux changèrent d’aspect.

Elle regarda Dresla avec colère. Faraëll leva la tête, découvrant ainsi son visage qui n’avait plus rien d’une enfant en pleurs. Il avait cet air adulte et plus ou moins mature. Elle se leva du lit, en faisant attention à Arielle qui dormait au pied de celui-ci et passa la main sur sa robe pour la replacer.

- He bien, he bien… Dame Dresla, vous ne devez pas parler de moi comme cela à ma princesse!

Le visage de Faraëll s’assombrit. Elle sourit d’une façon un peu morbide, mais qui restait sereine. Elle regarda Dresla. L’image du corps de Faraëll ainsi manipulé, au visage encore mouillé et rougeâtre, était terrible à voir. Les mouvements n’étaient pas très définit, la posture n’avait rien du caractère de Faraëll. Ses yeux semblaient noirs, un noir créé par une grande concentration de violet.

Faraëll bougea la tête, la tourna légèrement en remontant les épaules. Ses cheveux, un peu trempés, semblaient être plus longs devant ses yeux. Son visage reprit son expression sérieuse. Faraëll leva une main dans un geste quelque peu vaniteux.

- N’enrager pas comme cela devant ma princesse…

Le regard devint très sérieux.

- De toute façon, vous ne faite que la paniquer… Elle n’a aucun souvenir de cet évènement. J’ai, soi disant, réconforté son cœur pour que son acte ne soit pas une plaie de plus dans sa vie.

Faraëll eut un sourire très grand. Elle s’approcha de Dresla lentement, avec maladresse. En chemin ses yeux fixèrent Arielle derrière puis revirent sur la route tracée vers la déesse assise dans son trône. Elle s’approcha de très près. Son visage n’avait plus rien de Faraëll, il était crispé, quasiment effrayant. Son sourire était sordide. Elle chuchota avec cette voix qui n’était plus la sienne :

- Ne vous avisez plus… De lui crier dessus.

Faraëll s’éloigna. De dos la voix continua :

- Je sais que vous avez choses à me dire… Alors, profitez-en!

Elle repartit en direction du lit et s’assit dessus. Elle jeta un regard à Arielle qui ronflait toujours. Puis regarda Dresla.

Que Faraëll se comporte comme une enfant n'arrangea rien aux yeux de Dresla qui devint encore plus fuieuse. Ses iris brillaient comme des étoiles sous la rage folle qui l'habitait. Elle n'avait pas connu une telle colère depuis de siècle... depuis de millénaires même. Elle se fichait de voir l'autre personnalité de Faraëll la fixer avec colère...

Pfff... ce n'est pas vous qui retenez votre rage depuis des siècles et des siècles! Je parle comme je veux! Point final!

Même si les mots sont durs, Dresla n'en avait rien à cirer que la princesse soit de nouveau ainsi. Cela ne lui fit aucun effet sous la colère.

Ne pas enrager? NE PAS ENRAGER?

Dresla prit plusieurs respira profondément pour essayer de se calmer sans résultat.

Au lieu de la bercer, dites-lui plutôt ce qu'elle a risqué! Nelta n'est quand même pas le seul Royaume de ce continent qui sache ce qu'est ma de meure? Ça remonte à vingt ans! À moins que votre Reine soit trop occupée dans grand château? Pour oser regarder ce qu'il adient de son Royaume! Sans Nelta, les Elfes seraient éparpillés sur le continent... et la famille royale n'existerait plus depuis longtemps!

La Déese gronda à l'avertissement de Faraëll. Son autre soi plutôt. Et puis quoi encore? Elle n'avait plus rien à dire. Depuis cinq cents ans elle se terrait à Nascarian pour échapper aux autres Dieux... comment pouvait-on passer d'une personnalité à l'autre, elle l'ignorait... et cela n'avait guère d'imortance pour elle. Ce qui comptait en premier et par-dessus tout, c'était Arielle... Dresla continuait de fixer l'Elfe mais son regard faiblit. Elle baissa les yeux... des yeux bleus. Elle enfouit son museau dans ses mains...

Qu'est-ce que je dois faire... qu'est-ce que je dois faire...

Des larmes commencèrent à couler.

Le visage de Faraëll s’attendrit à la réaction de la déesse. Elle s’éloigna lentement et croisa les bras. Les yeux restèrent sombres, mais un sourire s’esquissa. Elle écouta le discours de la déesse jusqu’au moment ou celle-ci critiqua son attitude envers la petite princesse. Les yeux se froncèrent, légèrement, mais sans trop de rage.

- Vous ne savez point mes raisons d’agir de la sorte… Je ne veux pas que ma princesse en est encore plus sur la conscience. Vous comprenez ce qu’est… de vouloir la protéger.

La tête de Faraëll tourna en direction d’Arielle qu’on entendit ronfler avant qu’elle ne se retourne le visage dans les couvertures. Faraëll retourna la tête et sourit, un très grand sourire, à Dresla. Elle leva la main et fit signe d’au revoir et retourna se coucher dans le lit rapidement.

Le visage de Faraëll sembla sortir d’un long sommeil. Il lui semblait qu’elle pleurait, mais son visage était sec. Elle remarqua aussi que les couvertures n’étaient plus sur elle et Dresla semblait être différente… La déesse murmura quelque chose au loin, elle semblait découragée, désemparée. Elle commença à pleurer et Faraëll se leva, inquiète. Elle ne comprenait plus ce qui lui arrivait, ni ce qui était arrivé. Dresla… pourquoi cette peine… Faraëll se rappela seulement que Dresla lui avait dit qu’elle avait fait quelque chose de mal, à ne pas refaire… Dresla se mise à pleurer. Faraëll, paniquée, ne savait pas quoi faire. Elle avança vers Dresla et l’enlaça sans vraiment penser.

- Je suis désolée… Je ne recommencerai plus jamais…

Faraëll se mit à pleurer à son tour.

La Déesse resta sur son trône, incapable de s'arrêter. Les larmes ne voulaient pas se tarir. Elle ne prêtait plus attention à rien. Elle laissa Faraëll la prendre dans ses bras. Elle s'y colla volontiers, la tête sur l'épaule de l'Elfe. Elle respirait par saccades et commençait à gémir.

Elle ne savait plus quoi faire... vraiment plus. Aller voir Malrah et tout lui dire? La Reine des Elfes ne semblait pas très pohe de sa fille et l'idée était absurde. Ou bien garder le secret jusqu'à ce que Faraëll sache tout par elle-même? À moins de tout lui dire... mais Dresla ne pouvait pas... elle ne savait pas... La Déesse se terrait chez elle comme un animal prit un chasse qui se cache pour ne pas être retrouvé. Elle ignorait tout du passé de Faraëll et de ses origines. Dresla ferma les yeux et finit par rnronner faiblement. Ça faisait du bien d'avoir une épaule pour y poser sa tête les moments de peine.

C'est ma faute... je me suis laissée emportée... je n'aurais pas du te parler comme ça... je ne mérite pas d'être dans tes bras...

Faraëll resta dans les bras de Dresla. Elle ferma à demi ses yeux qui se remplissaient encore de fatigue. Faraëll resserra Dresla. Elle sentait que la déesse avait besoin de son soutient, elle resta à ses côtés un moment. Puis elle releva la tête, se défaisant légèrement des bras de Dresla. Elle la regarda, avec admiration, les yeux mouillés.

- Dame Dresla… vous êtes comme une mère pour moi…

Elle sourit. Ses mains tremblaient et elle semblait avoir passé une semaine éveillée. Faraëll s’accota de nouveau sur Dresla et ferma les yeux complément. Elle ne pensait plus à son mal, ne ressentait plus la peine de Dresla. Elle resta comme ça, à genoux devant Dresla, comme une enfant qui pleure dans les bras d’une mère…

La Déesse ne put que ravaler ses larmes, les yeux ternes sous la tristesse.

"C'est juste... que j'ai perdu ma fille depuis des siècle... près 1 250 ans... et... Lune... est un peu comme elle parfois... Je ne peux m'empècher de la materner... j'ai besoin de le faire mais Arielle à passé plus d'une décennie à ne compter que sur elle-même et à refuser les autres... Je suis comme ça... j'ai besoin de protéger les gens qui m'entoure..."

La Reine fixa Faraëll qui la regardait elle aussi. Ses larmes avaient formé deux lignées foncée de chaque coté de son museau d'or. Arielle ne l'avait jamais vue pleurer... elle le cachait à la princesse. Dresla serra l'Elfe dans ses bras encore une fois.

"Ce n'est pas parce que votre mère à vous s'éloignait et vous... ignorait... que tout les autres le feront... Les gens ne sont pas tous ainsi. Il y en a des mauvais... mais là où existe la méchancheté... il y a toujours ceux qui voudront aider ce qui en ont besoin... n'oubliez jamais ça...

Ça a été valable pour moi quand j'ai rejoins les Zafaras qui ont fondé Nascarian. Nous étions deux cent quand je les ai rejoins... et nous n'étions plus que cinquante... on s'aidait entre nous... avant... j'étais dans la rue et on me traitait pas mieux qu'un bout de papier... avec Draror j'ai compris que ceux qui ont le coeur doré sont toujours près... ils viennent toujours vous voir... que se soit le hasard ou que se soit décidé d'avance...

Arielle, qui gigotait plus qu'avant, finit par se réveiller. Elle s'étira comme un chat et bailla comme tel, dévoilant des dents blanches et... pointues. Très. Assez pour infliger une belle morsure à n'importe qui. Elle s'arrêta net en voyant Dresla. Elle... pleurait? Elle? Sa grande soeur? Elle qui était forte? Arielle s'asseya, perplexe. Elle s'approcha de Fara et la Déesse à quatre pattes. Liée à Dresla, Arielle ressentait ses émotions... et se colla contre elle. La Reine lui carressa le museau pour la réconforter.

"Allons nager un peu dans le lac"
Nager?
"Tu adores nager..."
Je ne sais pas...
"Ou alors on peut juste se promener dans les Jardins... on grimpera dans les arbres et tout ça..."

DResla hésitait. Arielle prit sa manche avec ses dents et tira un peu pour l'inciter à se lever à la suivre.

Faraëll observa la scène qu’Arielle avait fait évoluer en proposant à Dresla d’aller se baigner. Elle regarda Dresla qui avait changé de regard et sourit à celle-ci qui était toujours devant elle. Faraëll posa la main sur le bras de Dresla qui tenait encore ses épaules. Elle la regarda avec admiration.

- J’aimerais bien aller nager moi aussi.

Faraëll regarda Arielle qui semblait heureuse que la princesse elfique veule bien embarquer dans l’aventure aquatique proposée. Faraëll se leva et prit les maisn de Dresla. Elle lui demanda :

- Alors on y va, dame Dresla?...

Tirée par la main avec Faraëll et pas l'autre avec Arielle, Dresla ne pouvait pas vraiment dire non. Ça aurait malpoli... et peu convenable. Il lui fallu cinq minutes avant qu'elle ne se lève et qu'Arie la lâche, allant chercher des vêtements de rachange pour toutes ainsi que des serviettes. Choisi au hasard. Elle se retrouva avec un pyjama très infantile: un oyjame rose bonbon avec un canari jaune vif. Elle en rougit. Dresla avait un pyjama d'une pièce (Elle regarda sa soeur d'un oeil bizarre) qui était bleu pastel. Et Fara se retrouva avec une sorte de robe pour dormir... mauve pâle.

"C'est pas à moi!" dit Arielle d'un ton sans répliques.

Elle distribua les serviettes.

"On va probablement nager... le reste de la journée... alors des pyjames..."

Elle prit la main de Faraëll pour l'emmener dehors avec un grand sourire.

"Tu te souviens de mon attitude dans le bain? C'était un apperçu de moi dans une lac. Il faut que tu vois Dresla..."

Ladite Reine les suivait presque en courant car Arie éait très excitée. Elle finirent par sortir du Château pour se rendre au lac dansle parc. La princesse lâcha l'Elfe et se jeta à l'eau, laissant ses affaires sur la berge. DResla resta un peu en retrait, incertaine.

Dresla sortit des pyjamas de plusieurs étranges couleurs de la penderie. Faraëll fut étonnée de voir autant de couleurs dans un vêtement, au château on s’habillait que de blanc ou de crème. Elle rigola un peu d’Arielle qui reniait les pyjamas. Après un peu de rigolade, les trois filles se décidèrent enfin à sortir.

Elles marchèrent un moment dans les couloirs puis à l’extérieur, dans la grande cours. Pendant la marche Arielle prit la main de Faraëll. Lorsqu’elles étaient ensemble, Faraëll avait l’impression que tous les soucis du monde n’existaient plus. Elle sourit faiblement, tentant de marcher avec plus d’équilibre. Après un long moment de marche, elles arrivèrent devant un lac, splendide, qui brillait au soleil. Faraëll enleva et posa ses vêtements derrière un arbre. Elle rejoignit Arielle qui avait déjà arrosé Dresla au passage. L’elfe plongea dans l’eau avec grâce.

Faraëll n’avait pas ressentit cela depuis des lunes. Sa mère l’empêchait d’aller se baigner dans les lacs sauvages, cela était malsain pour une princesse. Et puisque le bain ne devait pas être amusant. Faraëll ne pouvait jamais se baigner, sauf si elle le faisait en cachette la nuit. L’eau autour d’elle était douce et fraîche. Elle ressentait son corps en harmonie avec le courant marin. Elle sortit de l’eau plus loin, éclaboussant Arielle avec ses cheveux. Elle se retourna et rigola un peu de son air ahuri.

Faraëll nagea un peu autour d’elle et sourit pleinement pour montrer qu’elle était heureuse. En nageant sous l’eau elle s’arrêta derrière Arielle et fit remonter quelques bulles en se concentrant sur l’air qu’elle rejetait dans l’eau. Faraëll remonta après un moment pour faire douter la princesse de Nascarian. Elle nagea plus loin dans l’eau comme une sirène. Ses habilités à manipuler l’eau et l’air lui permettait de rester sous l’eau le plus longtemps qu’elle voulait. Faraëll regarda Dresla qui n’était pas encore à l’eau et s’approcha du rebord pour l’arroser un peu. Elle lui sourit.

- Dame Dresla, vous nagez?

Arielle adorait l'eau. Même si son Élément était le Feu. Elle se sentait bien dans cet élément liquide. Recevant la giclée de Faraëll, elle resta l'air bête. Dresla recula jusque derrière un arbre. Arielle regardait l'Elfe nager. Elle se débrouillait très bien. Arielle fit un arc au-dessus de l'eau avant d'aller au fond du lac, se mouvant comme un serpent de Mer.

DResla, elle, restait derrière l'arbre. Elle regarda Faraëll quand elle lui parla mais ne répondit pas. La Déesse grimpa plutôt dans l'arbre, les branches, pour se cacher dans les feuilles et rester discrète. Elle ne se secoua malgré l'eau qu,elle avait sur elle. Elle se colla contre le tronc et se fit muette. Arielle ne la voyait pas... Elle continuait de jouer.

Faraëll s’inquiéta un moment pour Dresla, mais celle-ci sembla ne pas vouloir discuter. L’elfe se calma, regarda la déesse grimper à l’arbre un peu triste… Faraëll se remise en question. Ce qu’elle avait fait, était-ce si mal que cela? Elle qui n’avait aucun souvenir de cet instant… Elle qui ne contrôlait aucun pouvoir avec brio, puisqu’elle ne s’en servait même pas en cas de crise, se demanda comment ses mains avait pu créer autant de douleurs. Faraëll se laissa couler un peu dans l’eau jusqu’à ce que le liquide du lac lui arrive sur le rebord des lèvres. Elle serra ses mains sur sa poitrine sous l’eau.

Pendant plus de quelques minutes, Faraëll se sentit terriblement coupable. Dresla ressentait des émotions complexes, lesquelles Faraëll, même en les percevant, n’arrivait pas à comprendre. Elle baissa les yeux. Arielle s’amusait toujours comme une folle dans l’eau. Lorsqu’elle la regarda passer devant elle, Faraëll se sentit le cœur moins lourd. Arielle… était si heureuse, que seulement la regarder l’apaisait. Faraëll reposa son regard sur Dresla qui restait toujours distante dans l’arbre. Elle capta de nouveau quelques émotions tristes et puis plus rien. Elle pensa que Dresla cachait ses émotions et n’en tenta pas plus.

Faraëll se remise à nager plus lentement, mais la fatigue la pourchassait. Elle se sentait faible, mais n’en fit rien. Elle recommença à jouer avec Arielle en souriant. Les deux jeunes princesses passèrent au moins 4 heures à s’amuser dans l’eau. Faraëll créait des sculptures douteuses avec son pouvoir sur l’eau. Puisque celles-ci s’effondraient toujours, Faraëll et lune de saphir rigolaient encore plus.

Après un moment, le temps s’était rafraichit et Faraëll sentit encore ce malaise. Elle sentait tout son corps faiblir et puis sa tête cesser d’assimiler. Faraëll s’inquiéta de son état et se traîna jusqu’au bord de la rivière ou elle s’échoua sur le rebord. Elle réussit à s’agenouiller, mais commença à tousser.

Dresla ne voulait pas inquièter les autres. Surtout pas Faraell. Elle garda ses sentiments pour elle. Et resta blottie dans l'arbre. Parfois être Déesse n'était pas que des bonnes choses. Les toussements de l'Elfe la firent gémit et une larme perla. Elle se savait combien de temps les deux princesse étaient restées dans l'eau

Arielle, elle, s'amusait. Elle plongeait et sautait hors de l'eau, provocant des éclaboussures qui trempaient Faraell et atteignaient la rive. La température devenait fraîche et le museau d'Arielle commençait à bleuir. Elle commençait à avoir froid. Elle sorti de l'eau la première et se secoua pour se sécher. Puis elle commença à se lecher pour enlever ce qui restait d'eau.

Elle entendit des toussoetements et vit Faraell qui semblait mal aller. Dresla quitta enfin son arbre pour les rejoindre.

Dis-lui au revoir... nous partons bientôt... nous retournons chez nous...
Chez nous? À Néopia?
Après que tout sois arrangé... dans deux semaines ou plus... le temps de te libérer et tout ça... nous nous reverrons... je le sait...

La Déesse prit les épaules de Faraell.

Mais d'abord on doit s'assurer qu'elle puisse rester ici...

Une épaisse couverture apparut sur l'Elfe pour la tenir au chaud. Une qui cachait tout. À moins qu'elle ne veule reprendre la robe prêtée par Arielle.

Faraëll commençait à s’étouffer. Le froid semblait ronger sa chair encore plus vite qu’à la normale. Elle se sentit faible, tous ces membres abandonnaient leurs utilités pour frissonner. Faraëll tentait de se réchauffer en croisant ses bras nus devant sa poitrine. Elle grelottait de tout son corps. Enfin, Dresla descendit de l’arbre et abria Faraëll. Arielle semblait intriguée, mais tout de même inquiète. Faraëll capta quelques mots de leur conversation, elle en avait assez entendu pour comprendre qu’Arielle devait partir…

Faraëll tenta de réagir, mais elle n’émit qu’un son vague et saccadé. Elle tremblait toujours.

- Ou… ou allez-v-vous…?

Masi sa question était trop tremblante pour être comprise. Faraëll ferma les yeux et se laissa partir dans un sommeil sans effort.

Voyant Faraëll s'endormir, Dresla la prit dans ses bras et fit un signe de tête à Arielle. Et toutes deux filèrent au Château pour retrouver Neisha et Neiran, tout leur expliqué. Les deux Dragons furent immensément surpris de savoir que la princesse des Elfes se trouvaient dans leur demeure. Mais devant l'instistances des deux soeurs, ils consentirent à la garder ici.

Dresla proposa d'emmener l'Elfe à sa chambre assignée tout de suite et partit au pas de course. Arielle était allée chercher une tonne de couvertures, trop loiud pour elle. Neisha demanda à un Guérisseur de s'assurer que Faraëll puisse bien se rétablir. Arie et DResla respirèrent. Mais il y avait d'autres choses qu'lle devaient faire. Néanmoins, la Magicana prit le temps de se frotter un contre Faraëll en ronronnant, lui laissant un petit moi:

(Va au-delà de la Mer
Va au-delà du Grand Désert.
Franchit la Plaine et la Jungle vertes,
Et tu retrouvera là ou la Reine règne en maître
J'espère te revoir bientôt Faraëll,
Même si je suis immortelle...)

» la sortie de foret