Nostalgie quand tu nous tient...

Je voulais me rendre à Volky... revoir... une très ancienne connaissance que je n'ai connue qu'une journée. Mais elle a été si gentille. En fait je me promenais au hasard, essayer de me changer les idées à cause d'hier. J'ai divagué. C'est dans ces buissons que j'ai rencontré Hideki le premier jour. Il était encore aveugle ce jour-là. Nous avons passé une belle soirée ensembles... nous nous somme revus quatre mois plus tard... pour neuf ans seulement...

Arielle eut une larme argentée qui tomba sur une fleur presque morte. La plante retrouva sa vigeur dès que la larme de la Reine tomba sur ses pétales. Le pouvoir de guérison d'Arielle.

Arielle inspira mais elle versait toujours des larmes.

Je ne peux m'empêcher de penser qu'au fond, il y avait du bon en lui. Même si son âme était noire. C'est plus fort que moi, de toujours chercher ce qu'il y a de bon chez quelqu'un. je n'y peux rien. Je ne suis pas du Mal, je suis du Bien. je suis un animal. Un animal curieux ne se fie pas aux préjuge, il juge sur ce qu'il apprend, ce qu'il voit et entend. Pour il était toujours gentil, il s'est montré ainsi devant moi. je ne me doutais de rien. C'est Sara, ma Garde magicienne qui m'a appris la vérité et je savais que je pouvais lui faire confiance. Elle avait raison. Mais pour moi... il était l'Humain blonds eu yeux bleus qui m'a donné des fraises de ces mêmes buissons alors que j'avais faim...

Elle eut un petit sourire triste. Et lècha gentiment la joue d'Hikari de sa grosse langue râpeuse.

J'ignore comment est la mienne. je suis très instable. C'est sûr au premier coup on se tait quand on me voit, j'ai toujours fait cet effet-là, quand on me connaît on voit combien je suis... bah... blanche... gris pâle si tu préfères. Mais il y a des moments où... je perds la raison. Juste avant, je me mets à trembler, à avoir le hoquet, la pierre sur mon diadème brille. Il faut donc qu'on aille chercher notre Guérisseur... deux minutes après je suis en crise. Je me souviens de rien. J'attaque tout ce qui bouge... je peux tuer si on intervient pas...

La Zafara avait honte de ses crises de folie. C'était dangereux, pour elle et pour les autres. Elle pouvait blesser et se faire blesser. Par des chutes ou par ceux qui essayaient de la maitriser. On avait même du lui donner un coup de massue sur le crâne pour la calmer. On lui avait presque défoncé la tête.

C'est mon autre moi qui veut se montrer. Et cet autre moi est beaucoup plus agressif. Il faut m'assomer pour me calmer quand il n'y pas de somnifères à proximité. Je suis incontrolable. Mais je ne ferai pas de crise aujourd'hui. J'en ai eu une avant-hier.

D'ailleurs, à propos du coup de massue, chaque fois qu'elle avait de la fièvre, Arielle mal à la tempe gauche. Il faut dire que le choc avait été assezfort. Ils avaient eu grand peur pour elle en voyant qu'ils avaient presque ouvert sa tête en deux.

Sans les gardes... Sara aurait souffert... Mardror, le Guérisseur, est arrivé assez rapidement. Il m'a donné son calmant le plus puissant. Ça m'a enformie quinze minutes. Et j'ai plus de temps à m'endormir qu'un autre Zafara.

Arielle soupira et regarda les foeuilles de feu. C'était si beau les paysages d'automne.

Je vais tâcher de ne pas m'en faire...

Elle se roula sur le dos, les membres arqués, comme un chien. Si Hiraki lui grattait le ventre, il allait avoir une surprise...

Ah bon? Il ne voulait pas? Arielle se remit sur le ventre. Ses parents adoraient lui gratter quand elle petite et l'entendre ronronner comme un chat. La gratter derrière les oreilles produisait le même effet. Être avec Cirrus aussi... Aussitôt que son apollon fit irruption dans ses pensées elle se mit à ronronner bruyamment. Elle sortait légèrement la langue pendant que sa queue s'agitait de tics. Elle se lèchait souvent le nez et le museau. Pendant un moment elle eut l'impression d'être dans les bras de Cirrus, dans leur lit. Arielle ouvrit les yeux à peine mais son oeil rouge brillait de plaisir. L'un des bébés opta pour la sieste pendant que l'autre veillait.

Je préfère l'Automne au autres Saisons...

Les feuilles forment un beau tableau... il ne fait ni trop chaud ni trop froid... c'est la Saison où on se prépare...

L'Été elle avait toujours chaud et avait de nombreux coups de chaleur, l'Hiver elle devait rester dans le château sous peine de rentrer gelée et d'être malade. Car elle sa fourrure rase l'empêchait d'être trop longtemps dans le froid. Avec de bons vêtements ça allaient. Mais sans... hors de questions.

Je suis née à Noël... Minuit juste...

Elle rêvassa sur ça jusqu'elle entende le mot 'fraises'. Aussitôt, une myriade de souvenirs refirent surface. Elle reconnaissait ce buisson. C'était lui-là... Arielle s,en approcha et le fixa. Puis elle regarda le sol à sa gauche, avant de lever la tête. Eki... il s'était juste là... devant ce même buisson. Ça ne faisait qu'un an sur Fabulya... mais neuf à Néopia... le buisson n'avait pas changé depuis le temps.

Arielle prit une fraise et la fixa un moment. Se remémorant le serpent, Hideki, Zéphira... l'Ange...

C'était trop lourd à porter pour une première journée de deuil. C'était trop récent, trop grand, gros, vif. Sa blesure saignait encore et abondamment. La vue d'Hiraki... l'entendre parler d'Hideki, se retrouver ici, et maintenant ce buisson. Arielle ferma le poing, sans écraser le fruit, et mit le poing contre son coeur saignant, la tête baissée.

Ça va... je vais bien...

Sa voix tremblait cependant, elle chevrotait. C'était sur ses épaules. Elle respirait bruyamment, essayant de ne pas pleurer, de ne pas éclater en sanglots. Une larmes réussit à sa faire voir. Elle baissa la tête de sorte que son toupet fasse de l'ombre et cache ses yeux.

Arielle regarda Hikari sans que celui-ci puisse voir ses yeux. Ils étaient dans l'ombre de ses cheveux. Impossible de savoir ce qu'ils disaient.

C'est juste des souvenirs. Même après neuf ans ça reste ancré en moi. C'est très fort.

Elle releva la tête et enfin ses yeux sortirent du noir.

C'est ici que j'ai rencontré Hideki la première fois. J'avais faim... il m'a montré ce même buisson devant nous deux. J'y ai mangé des fraises à cet endroit. Et il y avait un serpent rouge qui m,a mordu. Il m'a empoisonnée. Hideki a ralenti le poison. La Princesse des Licornes est venue, elle m'a soignée. Puis Hideki nous a débarassé d'une Ange qui voulait nous tuer lui et moi. Nous avons dormi ensembles, je lui ai montré le monde quand il ne pouvait pas voir, je lui ai montré ma famille, mes craintes. J'avais beau parler et me comporter comme une enfant à cause de mon amnésie, il était patient et ne m'a pas laissé... il est resté avec moi... et c'est pour ça que c'est si dur pour moi de faire mon deuil.

Arielle respira profondément, calmement. Elle se mit à chantonner en néopien, une vielle berceuse. Près d'eux, des formes violettes apparurent. Et devinrent deux personnes. On voyait que c'était des images. leur contour était auréolé de blanc. Il y avait Hideki et il y avait la Reine, il y avait neuf ans. Hikari la voyait comme elle était à ce moment. Maigre, un peu sale, innonfensive, on voyait la jeunesse sur son visage et l'innoncence d'un enfant. Hideki lui montrait des fraises. L'image de la Reine s'enfonçait dans le buisson tout en les gobant. le garçon pouvait voir son héros. Arielle pouvait contempler son ami...

L'image se corsa un peu. Il y avait un sifflement rageur et un cri de surprise mêlé de douleur pendant l'autre Arielle se retira précipitamment du buisson et qu'Hideki frappait le serpent. Pendant ce temps, l'image de la Reine s'était écroulée sur le sol, Hideki s'agenouillant à ses côtés, tentant de comprend ce qui c'était passé.

Arielle, la vraie, se souvenait cet après-midi. Le gout amer des feuilles ue son image devait avaler. On pouvait lire sur le visage d'Hideki qu'il était inquiet pour la Zafara. Arielle avança plus tard. Avec Eldarianne. Arielle qui suivait Hideki à son insu et qui sautait sur l'Ange pour défendre son ami. Arielle qui recevait un coup de poignard dans le bas du dos. Ah et... la Reine n'avait pas oublié qu'elle portait une immense cicatrice sur sa jambe gauche. Due à Xiao, l'ancienne Reine des Dragon d'Omlid. Puis ce fut le moment de la nuit où Hideki la rassurrait sur son cauchemars, sur ses peurs. Elle ressemblait è un enfant dans les bras de son grand frère. Puis ce fut le départ d'Hideki pour la grote de Xiao. Arielle qui pleurait et qui gémissait. Et plus il revenait, elle redevenait heureuse, gigotant de la queue.

La reine arrêta ses apparitions. Même si Eki avait été mauvais, il était resté avec elle. Ces souvenirs étaient importants à ses yeux. Même s'ils concernait un tueur... ils étaient importants. Arielle ne retint plus ses larmes et les laissa couler. Elle avait un triste sourire en coin.

Cette journée... fut l'une des plus belles de ma vie... et elle le sera toujours...

Nous étions heureux ce jour-là. J'avais peur, il me rassurait, j'étais triste et il me consolait, quand j'avais faim il me donnait à manger. Je ne parlais pas correctement à ce moment-là, j'étais sous l'emprise d'un maléfice... que j'avais moi-même lancé... Mais je suis redevenue normale. Bien que mon âme... soit toujours restée en deux... Arielle la Douce et Arielle la Sauvage.

Arielle se leva sur ses deux jambes, bien droite. Bien différente de l'image qui s'était éffacée il y avait une minute. La Reine était droite, avait un port fier, s'affichait, s'imposait doucement, réclamait le silence du à son rang par sa seule présence. Elle avait relevé la tête, elle regardait autour d'elle.

Je ne sais pas quand je reverrai Hideki. Il est mort... il ne peut plus faire de mal à personne. Si je peux... je le ramènerai du Royaume des Morts pour lui parler un peu...